Le monde patronal va devoir bien se tenir, le Club des Bonnes Mœurs s'intéresse désormais à eux et l'actuel Maire Pincemi a décidé de les aider.

En effet, c'est très tôt ce matin que Karouk, l'ultra-censeur du Club, a dévoilé la pooième édition du Manuel du Petit Censeur dans lequel le dernier anti-zlot en date est expliqué en long et en large.

"Anti-zlot n°603-1 : La hauteur de la prime d'embauche est limitée par Le Manuel du Petit Censeur. Les patrons ne respectant pas cette mesure seront sanctionnés. C'est pas bien ce qu'ils font !"

Terminées les primes d'embauche à 500 struls ! À partir du 05 novembre 2954, les patrons auront pour obligation d'aligner les primes sur les limites imposées par le Club.

"La prime d'embauche maximale est de 150 struls. Cela signifie que le premier salaire d'un lécheur de timbre ne doit pas excéder 175 struls. Pour un menteur, le maximum est de 280 struls, sauf s'il est très productif, auquel cas, son salaire peut atteindre 295 struls." a déclaré Karouk.

Et gare à ceux qui refusent de se conformer, entre internement et censure budgétaire le CDBM n'a que l'embarras du choix.

Mais est-ce une bonne chose ?

D'un côté, dans ce désir de ramener l'exploitation à l'ordre du jour et à aider les petites entreprises moins bien loties, le Club des Bonnes Mœurs se place lentement dans la voie d'une politique égalitaire.
Bien que l'égalité ne soit pas un crime en soit (bien au contraire), le pousser jusqu'à ce point comporte des risques. Avec l'égalité disparaît la lutte, la concurrence, l'évolution et la marche vers le futur. Sans concurrence, impossible de différencier les bons des mauvais patrons.

Mais d'un autre côté, avec l'égalité des primes d'embauche, les patrons les plus généreux en profiteront pour reverser les struls restant à leurs employés.
De plus avec l'alignement des primes d'embauche, apparaît la fin des monopoles des plus grosses entreprises. Avec la mise en place du nouvel anti-zlot du Club, l'embauche pourrait devenir une question de popularité où seuls les patrons les plus actifs et charismatiques de la ville seront récompensés.

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À l’époque où les bonbouilles étaient moins [Rare], il y a suffisamment longtemps pour qu’on puisse parler de mythe, existait une mode répandue parmi les étudiants. Il s’agissait de se nourrir exclusivement de bonbouilles. On appela cette mode « Bonbouille Mania » mais les archivistes de l’époque ayant la fière allure du StaGaGa de notre ère, les archives mentionnent un autre nom : la boulimie.

Cela dit, toute mode à Vlurxtrznbnaxl a toujours eu ses détracteurs. Exaspérés, ils planifièrent un plan de grande envergure. Chaque dernier jour du mois, les bouzouks masqués, dont se seraient inspirés les Anonymouks, descendirent dans les rues frapper aux portes. Armés de leurs bombouilles de peinture- des potirons* trop mûrs remplis de peinture, qu’ils appelaient la « farce » du potiron- ils dévalisaient les maisons de leurs bonbouilles puis les détruisaient **: le braquage à but non lucratif venait d’être ajouté à la liste des étrangetés historiques.

La bouzopolice, après de longs mois à tenter des actions au hasard, toutes vaines, planifia un plan de riposte le bon jour et les anti-bonbouilles n’eurent plus le droit de passer le pallier des portes sans se retrouver avec des matraques ailleurs que dans les roues. Ils continuèrent malgré tout les manifestations de fin de mois, s’arrêtant au pas de la porte et menaçant les habitants, bombouille à la main, d’un fier et efficace « les bonbouilles ou une « farce » ! » devant des bouzopoliciers paralysés par cette faille dans leur plan d’intervention***.

Cependant, tout groupe a un chef, ou un grazouk-émissaire, et les bouzopoliciers en trouvèrent un le 31 juillet. Son nom était Drak. Ils lui firent avaler un bonbouille, de force, sans trop qu’on comprenne le but de cette action très réfléchie. Le problème ? Ce bonbouille était périmé. Le stress le submergea. L’asile le guetta. Il y finit. Il y resta****.

92 jours plus tard, alors que toute manifestation avait cessé, un bouzouk se présenta à l’entrée de la ville. Son teint était pâle. Il était inconnu du Percepteur. Il frappa aux portes. « Les bonbouilles ou une farce ! ». Certains ex-alliés du grazouk-émissaire, au passage du revenant, reconnurent son masque en morphoplastoc. Ils ne purent lui ôter pour autant. Et la joie laissa place à la peur. Ses longues dents, son teint affreusement pâle*****, sa coupe ridicule et ses tatouages couleur or. La mode gothique naissait en même temps que la légende de Draculoplastoc. Nous étions alors un 31 octobre.

Ce bouzouk, à ce qu’on dit, ne revint jamais. Avec le temps, les bonbouilles devinrent [Rare] et la boulimie cessa. Mais tous les 31 octobre, on célèbre Draculoplastoc. Les collectionneurs, les affamés, les curieux frappent aux portes pour obtenir leur butin avec le fameux «les bonbouilles ou une farce ! ». On envoie des missives timbrées "Draculoplastoc" (ou Frankensteinmouth, en cas de rupture de stock) On décore de citrouille, faute de potirons. Et pour les chauves-souris…la mode gothique a fait son chemin.

Halloween était né. Maintenant, tremblez !




*Le potiron, contrairement à ce qu’on croirait, n’est ni petit ni rond. Il est gros et orange. Comme les bouzouks de l’ère boulimie, en fait.
**Il est évidemment question des bonbouilles, bien qu’on ne puisse pas assurer qu’aucune maison n’ait été blessée durant ces manifestations.
***Cela a mené à ce qu’on retire aux bouzopoliciers la devise « réfléchir avant d’agir », qui n’aurait plus de sens aujourd’hui.
****On utilise également l’expression « sortir par la porte de derrière ». Cela veut dire qu’il est parti en quête alors qu’il était à l’asile et donc que personne ne l’a vu sortir.
*****Pâle, c'est orange clair. Eventuellement jaune. Affreusement pâle, c'est blanc. Car un bouzouk blanc...c'est effrayant.

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La Saine Censure. Beaucoup l'ont érigé en dogmes et bien plus, les Censeurs du Club des Bonnes Moeurs l'utilisent même dans leurs discours et procès. Mais combien d'entre eux l'ont trompé honteusement dans les bras de sa rivale de toujours, celle qui d'un mot mal placé ou mal interprété vous discrédite complètement aux yeux de tous : La zlote.

D'aussi loin que remonte l'origine de notre ville, jamais la Saine Censure n'avait été l'objet d'un tel engouement. Jamais le Bureau des Plaintes n'avait été aussi bondé ! Pourtant, la Saine Censure a-t-elle été conçue pour être ainsi utilisée dans le cadre d'un tribunal ? Dans un cadre aussi compliqué que ce lui d'un procès ?

A chaque fois que j'assiste à un procès du CDBM dont je suis à l'origine ou non, c'est toujours la même tragédie sentimentale qui se joue. A chaque levé de rideau, le même spectacle disgracieux !

Avec les procès du CDBM, certains Censeurs poussent même le vice jusqu'à la vanité : Ces derniers, avec l'arrivée de ces indécents Sans-douiches, consomment jusqu'au calice de l'indécence les délices de la fleur du mal, pour, dit-on, préserver les vertus charmeuses de la fleur du bien ! Par la taille, ou par la croupe, à crue même, beaucoup et des plus illustres ont chevauché la fougueuse, l'intrépide, la carnassière, délaissant la timide cousine. Celle qui esquisse des sourires diplomatiques, dont la petite soeur se nomme Justice, serait-elle enchâssée dans l'étroitesse d'un dogme naïf ?

A la nuit tombée, il n'est pas rare de la voir sangloter, cette bonne fille, brave d'entre les braves, prenant sur elle les infidélités subies au nom de ses voisines qui se nomment folie, facilité et vanité. Mais bonne fille, vous dis-je, elle pardonne et pour peu que vous lui adressiez un tendre sourire, le faux espoir d'une rédemption, l'esquisse d'une révélation, elle vous fera grâce de sa présence apaisante.

Elle est la plus aimée des valeurs, mais la plus trompée aussi. Elle, la blancheur immaculée, sa rivale, la ténébreuse noirceur. Une rivalité ancestrale qui se nourrit de nos faiblesses et dont l'affrontement se déroule dans nos coeurs. Et nous pauvres enfants, déchirés entre les deux, nous ne pouvons choisir. Nous prenons les deux, une après l'autre, les deux en même temps. Nous les consommons, dépendants des prodiges de leurs constitutions. Et, à notre façon, nous sommes tous censeurs et zloteurs.

Mais prenons garde ! Un beau jour, ces facéties nous consumeront bel et bien...

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