C'est après une journée passée à décuver suite à ma bourde de la veille (pour laquelle j'ai été publiquement réprimandé) que je me remets aujourd'hui au travail afin d'essayer de rattraper mon erreur. C'est alors qu'une idée d'article m'est tombée presque littéralement du ciel. Leela à la mairie.
Nombreux sont les commentaires (négatifs ou positifs) faits à la candidature de celle-ci. Maintenant qu'elle a été élue, il est donc temps de savoir pour qui la majorité a voté.

Ce n'est pas la première fois qu'une zoukette se présente comme candidate au poste de maire. Certaines ont même obtenu le poste de suppléante suite au dépouillement des voix. Mais du moment où j'ai été employé comme lécheur de timbre jusqu'à maintenant je n'avais encore jamais vu de zoukette être directement élue au poste de « mairesse ».

Afin de ne pas me tromper une nouvelle fois (et éviter de me faire taper sur les doigts), j'ai donc décidé de m'adresser directement à la concernée.

A: Madame le maire, puis-je vous posez quelques questions ?
L: Bien évidemment. Je suis ravie de te recevoir dans mon nouveau bureau. Mais je t'en prie, tutoyons-nous !

A: Hum, très bien, même si c'est assez gênant. D'où vient ton intérêt pour la politique ?
L: C'est tout bête. J'ai voulu apporter une nouvelle fraîcheur à ce qui était déjà en place. La politique vieillotte m'indispose et mes petites idées farfelues me semblaient toutes destinées à être mises en œuvre.

A: Pour quelle raison vous êtes, euh, je veux dire pour quelle raison t'es-tu présentée ?
L: C'était un projet que j'avais depuis un petit moment déjà. J'attendais le moment propice. Il est arrivé.

A: Que ressens-tu en sachant que tu es la première zoukette Maire de la ville à avoir été élue ?
L: Lorsque la ville n'était pas encore totalement finie d'être reconstruite, Bourikette avait déjà eu cet honneur. Depuis l'ouverture officielle des portes de la ville, je suis effectivement la première à atteindre cette place de choix. J'en suis très honorée je dois dire et j'espère ravir le peuple par ces 15 prochains jours.

A: Que voudrais-tu dire à tes détracteurs tels que le Clan Misogyne Bouzouk (qui d'ailleurs ne semble plus être actif) ?
L: Certains ont reproché à ma candidature ma condition de bouzoukette. Effectivement, je suis différente de ceux qui ont géré la mairie jusqu'à maintenant. Est-ce vraiment un mal ? Je ne pense pas.

A: Et à ceux qui ne voient en toi qu'une Struleone ?
L: Je suis avant tout une bouzoukette de cœur. Qu'on me reproche ma famille ne me paraît pas convenable. Je serai toujours fidèle à celui qui m'a élevée, c'est un fait. Néanmoins, je pense par moi-même, et je fais mes choix en fonction de mon cœur. Mon père le sait, et il le respecte. Mon nom de famille représente mes liens du sang, mes origines. Il ne représente pas mes idéaux.

A: Te démarqueras-tu de tes prédécesseurs masculins ? Après tout, tout le monde sait que les zoukettes pensent différemment et d'une manière étrange qui échappe encore aux zouks. Et si oui, comment ?
L: Ceux qui m'ont précédée ont géré la mairie à leur manière. J'en ferai de même. Certains projets que j'envisage n'ont encore jamais été proposé. Je compte sur ceux-ci pour faire perdurer la joie dans la cité.

A: Penses-tu agir face au stock massif de certains produits dans les magasins. C'est après tout, une perte au niveau financier. C'est une somme qui pourrait être utilisée à d'autres fins.
L: Je ne me plaindrais pas d'avoir certains produits en sur-stocks. Les pénuries que nous avons connues précédemment mettaient notre peuple en péril. Je ne souhaite pas que de nouvelles entreprises viennent agrémenter ces stocks, tout simplement. En d'autres termes seuls les projets d'entreprises viables et produisant une des denrées en constante pénurie seront soutenus par les caisses municipales. Lors des distributions journalières, les produits achetés principalement seront ceux en sur-stock, afin de réduire les rayons tout en nourrissant le peuple.

A: Voilà des réponses digne d'un politicien ou plutôt devrais-je dire d'une politicienne. Mais passons à la question que tout le monde se pose, à quand la prochaine taxe ?
L: Tout dépend des finances. A l'heure actuelle 25% ont été annoncés. Pour la suite, je tacherais de vous avertir.

A: Dernière question, pensez-vous vous représenter à nouveau ?
L: L'avenir est incertain. Dans l'idéal, je n'ai pas prévu de me représenter une seconde fois. Mais tout peut arriver.

Voilà qui met donc fin à cette interview.
Bien que mon but était de poser des questions à la « mairesse » en tant que zoukette, il semblerait que ses talents en politique m'aient poussé à dévier de mon but initial. J'ai fini par lui poser des questions sur son programme politique. Et le pire c'est que je ne m'en suis rendu compte que bien plus tard.
J'ai la vague impression d'être un poiscaille qu'on a essayé de noyer.

Voilà quelque temps déjà que les membres de l'UBI (Union des Bouzouks Independants) ont commencé peu à peu à envahir la ville.

Fondé par jamilpsg suite à son échec cuisant dès le premier tour des précédentes élections (avec 2,11 % des voix à sa dernière candidature en date), l'UBI rassemble des bouzouks de divers horizons.
Parmi les membres on peut reconnaître Don-Michael (3,04 % à sa dernière candidature), Dranz (de même avec 7,03 % des voix), kamataaa (1,87 %), Kaicho (2,46 %) ou même Bubool (5,41 %).
Utilisant le dicton « l'union fait la force », ces petits et moyens candidats n'ayant jamais réellement pu se faire entendre ou même se faire élire, se sont rassemblés afin de devenir autre chose que des visages parmi tant d'autres.

Se pose alors une question, est-ce que l'UBI est une véritable alternative ou uniquement un moyen d'assouvir les ambitions de certains ?

Tel qu'annoncé à l'ouverture du mouvement, ce groupe n'a qu'un seul but, asseoir leur candidat au poste de maire.
Certes, il est vrai qu'il y a sûrement des membres de cette organisation qui ont pour but de mettre fin à la corruption. Mais est-ce que cela est vraiment le cas en ce qui concerne les candidats qui s'étaient déjà présentés lors de précédentes élections ?

Certaines personnalités de Vlurxtrznbnaxl se sont déjà interrogées sur les motivations de certains des membres.
" Ce clan me semble tout à fait honorable, mais j'ai bien peur qu'au final, certains veuillent juste en faire une machine à élire. " avait déclaré Lineo.
" Il est absolument évident, sûr et certain que vous (n.a : "vous" est l'UBI) avez des taupes et/ou des fruits pourris, qui ne cherchent qu'à profiter de l'union pour se faire une place. Vous êtes, évidemment, tous en quête de renommée, assoiffés de reconnaissance, quoique vous en disiez. Et certains sont également assoiffés de pouvoir..." avait également déclaré Pincemi. " Cela ne m'empêche pas de penser que vous voulez appliquer la technique Struleone à votre compte, que vous combattez les corrompus parce que vous les enviez et que vous rêvez en secret de les remplacer. [...] j'ai presque hâte de voir l'un de vos pantins au pouvoir. Nul doute que certains se serviront..."

Face à ces accusations, le fondateur du mouvement a répondu « si dans l'union il y a des membres qui sont plus intéressés par le pouvoir que par la quête, mais qu'au final ils respectent leurs programmes (ce dont je n'ai aucun doute) et bien tant mieux pour eux ».

Quoi qu'il en soit, le mouvement qui a pour représentant Bubool pour leur première véritable tentative, est désormais l'une des premières forces politiques de la colline pourpre.

Cela durera-t-il ?

Depuis quelques temps déjà, la ville n’est plus que le lieu d’un perpétuel affrontement pour la mairie, singrale pour les popotins au saindoux. Partout et tout le temps, les candidats et leurs partisans nous rabâchent leurs slogans. Imaginez que le candidat de l’UBI a moult partisans qui crient leur dévouement à tout bout de champ ainsi que leur mépris pour ceux qu’en vérité ils envient.

Les programmes regorgent de chiffres et de pourcentages, de démagogie et d’ennui. La mairie semble être une entreprise modèle géant et le maire se doit d’être gestionnaire. Mais qu’en est-il de la mission du développement culturel, intellectuel et social de la ville par l’élu municipal ?

J'avais bien des projets, mais j'ai omis d’en parler. Le seul qui a présenté un projet regroupant tous ces aspects est Obey, candidat du MLB. Il est cependant à déplorer que son projet soit si fortement inspiré d’une époque tant méprisée où vivaient des créatures si laides, dont l’avidité et la cupidité les ont poussés à s’autodétruire (devons-nous vraiment suivre ce modèle ?).

Quelques bouzouks anonymes ont pourtant entrepris, là où les candidats n'ont même pas promis. Mais à l'heure où le duel ultime vient de commencer, à Vlurxtrznbnaxl, la vie sociale se meurt, la culture s’étouffe, l’enthousiasme s’essouffle.

Les conversations ne vont pas plus haut que « la corruption, c’est mal » « votez Truc » « nan, Truc est nul, votez Machin »… Bref, on ne parle qu’élection et souvent pour ne rien dire. Aurons-nous le plaisir d’un débat télévisé où les ZIG candidats confronteraient leurs idées dans une joute verbale à la fois conquérante et raffinée ? Que nenni ! Aux questions posées, on répond chiffres, pourcentages ou langue de bois et coûte que coûte, on évite le débat. Plus ils parlent, moins ils en disent. Moins ils en disent, plus ils en cachent.

Et pendant ce temps…

L’exposition artistique du DCBA est passée inaperçue, parce que certains y ont vu des corrompus, quand cet événement aurait dû être l’occasion de créer, d’encourager, de se rencontrer, de partager et de s’enthousiasmer.

« Blonde à la Page » a cessé d’être publié.

Il y a dans le quartier des pochtrons un CinéMatoPlaPhon dont la plupart des bouzouks ignorent l’existence. Il est vrai que sa façade ne paye pas de mine et qu’on passe facilement devant sans même le remarquer. Mais si on se donne la peine de regarder plus loin que le bout de sa trompe, on verra alors le potentiel culturel, social et divertissant de ce cinochma’ qui projette une sélection de films aussi variée que vous le voudrez. Mais pour l’heure, si vous vous y rendez, vous constaterez que ce bel endroit est déserté.

Un peu plus loin dans la rue, Toinouz a fondé "MeetZouks, le coin des célibataires". En effet, de nombreux bouzouks souffrent de la solitude et du manque d’amour. Et si certains sont venus, plein d’espoir, déposer une candidature, parfois aussi pitoyable que désespérée, les cœurs esseulés n’ont pas trouvé réponse et continuent aujourd’hui de déplorer la tristesse d’une vie sans amour et sans fantaisie et ne se donnent même plus la peine d’aller consulter un registre jamais renouvelé.

Même la Taverne de Zangdar, qui, loin d’être un haut lieu de débats culturels et d’élévation spirituelle, avait le mérite d’être un endroit où il faisait bon se retrouver, est maintenant abandonné. Depuis combien de temps n’y a-t-on pas vu des amoureux se draguouiller, des coupains se disputer pour savoir qui paye la tournée ou un pochtron se pochtronner ? Même cet endroit, qui était autrefois celui du défilé, où tous les bouzouks pouvaient se rencontrer, est aujourd’hui devenu aussi vide que les discours des candidats.

Merci à Secret Colline©, seul divertissement du moment, qui nous amuse tout en nous instruisant.

Amis bouzouks, oublions la mairie, élevons nos esprits…