Notre petit culturé déambulait. Quoi qu'il aurait été possible de parler du lèche-vitrine, dont les bienfaits gustatifs restent encore à prouver, il s'est perdu avant d'arriver dans la rue marchande. La faute à toutes ces petites rues. Voilà donc les résultats de son enquête géolocalistique.

La première chose à savoir, qui n'aura pas même échappé aux plus inculturés, c'est que la ville est principalement articulée autour de la rue des pochtrons. Cela date vraisemblablement de la création du Bar des pochtrons. Incapables de retrouver leur maison, les zouks dormaient alors n'importe où, ce qui aurait pu poser des problèmes auquels nul bouzouk n'aurait pu penser, car un bouzouk, et ce de tout temps, ça ne pense pas. Pour éviter qu'un bouzouk ne se mette à penser par erreur, la mairie a donc créé une rue dans laquelle ils se sentiraient chez eux, sans justement être chez eux. La rue des pochtrons était née.

Finalement, nombre de bouzouks s'y installèrent. Mais ne vous fiez pas aux numéros, amis culturés! C'est le compiouteur de la mairie qui les choisit. Certains disent que les nouveaux numéros sont en fait le prochain tirage du lohtoh quand il y a trois chiffres. D'autres que les numeros à deux chiffres sont des messages de bouzouks verts, avec des zantennes à la place des trompes, qui attendent que les scientifouilleurs les trouvent au fin fond de l'univers. Pour les numéros à quatre chiffre, un vieux pochtron a révélé qu'ils représenteraient la date de la prochaine tournée de Lady StaGaGa, une chanteuse qui s'habillerait avec de la viande de grazouk crue. Etrange fantasme...En réalité, c'est seulement du hasard. Du pur et simple hasard. Le loisir préféré du compiouteur de la mairie.

Cela dit, il n'y a pas que la rue des pochtrons et en vous balladant un peu, vous trouverez sans doute des rues intéressantes, tant par leur nom que par le fait qu'elles sont assemblées n'importe comment. On peut se demander comment deux maisons voisines peuvent venir de deux rues différentes, comment une rue peut n'être composée que d'un numéro, n'importe lequel, de surcroît. Sans doute le bouzopostier a-t-il un don pour si bien se repérer, car de mémoire de bouzouk, on a jamais vu un bouzouk rendre visite a un autre.

On peut se demander d'où vient l'inventivité de ces dénominateurs anonymes. Mais si tout n'a pas toujours d'histoire, il y a bien des fautifs. Et selon la rumeur, Robbee et Twydy, deux administrateurs véreux du service des Dénominations Inutiles, ne se seraient jamais privé de faire plaisir aux inspirés contre une dizaine de struls clinquants.

Avis aux amateurs! Après tout, un panneau de rue vaut dix struls mais finalement, une rue qui nous ressemble,ça n'a pas de prix.

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Toutaleur, j’ai reçu une missive anonyme d’un adminrateur secret. Il me disait avoir un méga giga scoop pour moi, une exclu du tonnerre, un truc de malade. Il était prêt à tout balancer, pour peu que je le retrouve devant les shops à minuit pile. Mince, minuit moins KAHGNEE ! Même pas le temps de me refaire une beauté. J’attrape mon sakamin, mon stylo Colline-Pourpre®, mon bloc-notes, un coup d’oeil dans le miroir et je file.

J’arrive à minuit ZIG. Un individu étrange vêtu de noir et portant une capuche qui cachait son visage me remit un morceau de papier et disparut dans la nuit. Blasée, à la limite de balancer le papelard, je déplie malgré tout ce que j’imagine être encore le numéro de téléphone d’un inconnu qui a kécra pour moi. Ah bah mince, ce sont des lettres, pas des chiffres. Il est écrit : “Si tu es en appetit, l’enquête se poursuit... Entre dans le bouffzouk. Maintenant !"

Bien que le ton péremptoire de ce petit mot me déplaise au plus haut point, j’ai vu “Matt Ricks” au cinochma’. Du coup, la curiosité l’emporte. Et puis j’espère toujours remporter le POO lit d’zer’. Alors je n’hésite plus. Ni KAH ni ZIG, j’entre dans le bouffzouk. Et là ! Que vois-je ! Non pas la pénurie, des bouzouks affamés errant dans les allées à la recherche de la moindre miette. Non, je vois une profusion de bouffe !

Mais ?! C’est pas un beurkeur MacGerbalk ça ! Je le sais ! J’en fabriquais quand je suis arrivée en ville. Chez MacGerbalk lui-même ! Et... quid des bouzouilolis ??? Napu ? Tarte de ? Boubz ? Kessécé ?

Devant mon air troublé, tendance ahuri, un cuistot m’explique qu’ils ont inventé toutes ces recettes hier dans la matinée. L’un d’eux avait lu que le kramouth regorgeait de vertus autant nutritives que curatives. Ils ont ainsi eu l’idée d’utiliser sa viande pour les beurkeurs, son lait pour le chwuiz (un fromage kipu utilisé dans la confection des Spaggiouili, recette dérobée dans les couloirs de la Villa Struleone) et ont filé les excréments à l’indispenzouk pour ses propriétés apaisantes en tout genre. En dessert, il m’a fait goûter une part de tarte de bloubz. Ce poiscaille fort délicieux et sans n’arêtes remplace avantageusement la crapouille, avec laquelle on a souvent le désagrément d’une patounette coincée entre les dents.

Le jeune zouk, charmant au demeurant, me précise qu’en cas d’indigestion, l’indispenzouk à un tout nouveau micament qui déchire, la Fiole de Chnoubznok, miraculeux, mais étrangement addictif.

En le regardant bouloter son Sachet de Kahuètes, j’ai une pensée émue pour myrddin (te casse pas la bluxtre, tu t’en remettras ! Oupa). Le jeune commis poursuit en m’expliquant qu’ils ont chassé toute la nuit et cuisiné toute la journée.

Et pour faire connaître ces nouveaux plats, ils ont lancé une grosse opération promo. Ils sont passés dans toutes les maisons de tous les bouzouks et ils ont gracieusement remplacé les produits qui avaient été détruits à cause de l’incendie. Le surplus a été mis à disposition dans les rayons de vos boutiques préférées. On se détend, on se rassure, on range ses gros biftons. Pas de pénurie à l’horizon.

Je vous conseille malgré tout de vous méfier. En effet, TodZ a contribué à la réalisation des plats dans le cadre de sa réinsertion (les cuistots sont prêts à témoigner). Au départ, ils lui avait demandé de rembourser, mais il s’est découvert une nouvelle passion pour la cuisson et a préféré mettre la main à la pâte. Si l’addition a été salée, nul doute que vos prochains repas, eux, seront épicés.

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Toutaleur, prise d’une subite dalle alors que je venais de rentrer, j’ai décidé d’aller vite fait bien fait faire un tour aux shops, histoire de me sustenter. Une vieille envie de pioupiouk rôti me fit presser le pas. Bien que les shops ne ferment pas la nuit, je préférais ne rien manger après minuit à cause d’un film que j’avais vu récemment au cinochma’, “Grazmlins”.

Alors que j’approchais, une odeur de cramé me fit frétiller la trompe nasale. Tiens ! Le pioupiouk rôti promettait d’être rudement bien cuit ! Mais l’odeur s’intensifiait et la gorge me piquait. Arrivée dans le quartier des bitiks, j’aperçus de la fumée. Beaucoup de fumée. “Tiens ? Bonnbouille traîne dans les rues à cette heure-ci ?” pensais-je.

Mais lorsque enfin je parvins au bouffzouk... horreur, stupeur et malédiction ! Les magasins étaient tous en feu ! La populace se pressait pour acheter les derniers beurkeurs déjà carbonisés, les bluxtres fumées, les bouzouiolis embrasés... ils se bousculaient pour s’arracher la bouffe brûlée. Certains en profitaient pour balancer des tartes de crapouille enflammées à la trompe de ceux qu’ils n’aiment pas. Lorsqu’une chevelure pris feu, j’eus un flash-back et je revis Shayko, parti en quête (pas) trop tôt.

Tous les shops flamblaient. Le brasier grandissait et quand il fut visible de toute la colline, on entendit un rire reconnaissable entre mille. Le Cornu... Il avait pourtant prévenu. Bikku nous avait alerté après le discours de TodZ au bar des pochtrons, nous rapportant ses paroles mots pour mots : “ il est temps que Vlurx brûle et que de ses cendres les bouzouks étouffés comprennent qu'ils sont la pour être exploités.”. Bon sans mais c’est bien sûr ! Furieux d’avoir été battu par Dranz et l’ubi (alliés puis ennemis), il avait juré de se venger. Je me souvins alors de l’interview et de l’allumette géante posée sur la commode JF Sébastien XV.

Une bouzoukette effrayée s’était recroquevillée et ne cessait de répéter qu’elle avait vu le démon et qu’il était venu, muni d’une grosse allumette, pour nous faire tous cramer dans les flammes de l’an fer. Il riait, il hurlait et il jubilait à mesure que les denrées s’embrasait. Il avait même tenté de la dévorer, me confia-t-elle.

Je décidais d’entrer au bouffzouk. J’avais toujours la dalle et une enquête à mener. Je fus d’abord soulagée de constater que fort heureusement tout n’avait pas pris feu et que certains produits avaient été épargnés par l’incendie. Malgré la cohue et le bruit, j’entendis que ça s’agitait dans l’arrière-boutique. Je me faufilais et découvris avec stupeur que les stocks de matière première avaient été intégralement détruits. Toutes les crapouilles, affolées, s’étaient sauvées et la chnaplure s’était pétrifiée. Les cuistots étaient paniqués. Ils ne pouvaient plus rien préparer.

Le coup de chaud passé, le stress est retombé. Ils se sont assis autour d’une table, ont sorti quelques coupettes et ont commencé à réfléchir à l’élaboration de nouvelles recettes, à partir des quelques ingrédients qu’il leur restait. J’ai entendu des idées de recette que je préfère ne pas imaginer, alors je ne vous parle même pas d’y goûter. Je leur ai suggéré le beurkeur au raki, très prisé dans les milieux autorisés. Quand ils ont commencé à cuisiner, ça s’est mis à bien chlinguer.

J’avais plus faim, je suis rentrée me coucher !

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