Il y a une lumière dans l'obscurité et c'est d'un noir apparat qu'elle est dotée. Il y a une lumière qui brille et brûle dans les coeurs. Généralement, j'essaie de la suivre pour savoir d'où elle vient, où elle va et ce qu'elle veut. Sans désemparer, j'en apprends chaque fois un peu plus et, au loin, il y a un ricanement. C'est une voix profondément reculée qui demande, prie et répond. Et cette voix, je l'ai suivi sur une route ayant tracé son sillage dans ma mémoire. Le souvenir d'un z'ami avec lequel l'aventure fut un voyage épatant.

Les gens me demandent s'il était riche. Ô Schnibble, c'est bien vrai qu'il était riche. Mais il n'avait pas que du strul. Oh que non ! Ce souvenir, ce z'ami, avait bien plus que ça. Pour cette raison, je l'appréciais énormément. Ses bavardages, son papotage et son éloquence résonnent encore dans mon esprit. C'est comme si tout ça s'était passé hier ou alors étais-ce avant-hier ? Ces moments sont bien loin mais pas trop loin quand même. En effet, je ne me lasserais jamais d'imaginer le revoir un jour, à un croisement ou sur une terrasse. Et on se retrouverait comme si on venait de se rencontrer.

J'ai ce rêve qu'à l'avenir je réussirais à le rattraper dans sa fuite car il a une dette à payer. Bien évidemment que j'ai ma fierté et cet espoir au fond de moi qui me disent que je sais où je veux que nous allions tous les deux. S'il s'en va, je veux lui dire au revoir et s'il reste, je veux gentiment le chicaner. Lui et moi savons d'où nous venons et nous connaissons le prix que nous avons dû payer pour y parvenir. C'est sur la terrasse des nobles que nous nous reverrons. C'est certains et pour tout te dire, le z'ami, j'en suis plus que convaincu. Je le sais et c'est tout. En même temps, avec tout le champozouk que j'ai bu, je peux bien faire de ma nostalgie une réalité.

Ô toi qui esquives les mauvaises rencontres, as-tu oublier tes z'amis ? As-tu oublier dedel, crole, Karambo et Sangtriste ? M'as-tu oublié ? Ou est-ce que tu passes sans t'arrêter, la tête baissée, le visage couvert d'une hideuse barbe et d'une poisseuse chevelure ? Ah ! parce que tu pensais peut-être que je ne t'avais pas vu ? Tu as peut-être pensé que NOUS ne t'avions pas remarqué raser les murs de cette pénible cité. Comme tu es bête et méchant... Quel vil personnage tu fais ! Et c'est comme cela que nous t'avons toujours connu alors reviens. Reviens ou plutôt reviens-nous !

Malgré cet appel, un parmi tant d'autres, je sais que tu refuseras de t'asseoir. Tu n'arrêteras donc jamais de fuir. J'ai dû le comprendre et il a bien fallu que je l'accepte. Parce que si tu t'asseyais un instant, ce serait un péché. Le Schnibble saurait et peut-être voudrait-il te garder pour lui. Peut-être que tu lui appartiens et que tu l'as vaillamment fui. Et si... Non. Et si. Non ! Et si ! NON ! Peut-être que tu es revenu pour nous ! Je veux le croire. Je veux y croire. JE VEUX CROIRE EN TOI ! Je veux croire en ça.

Alors bon, au moins, je sais où tu es. Quant à savoir où tu vas et où tu vis, j'espère qu'on est fréquemment rappelé par ses souvenirs. N'est-ce pas vers sa maison qu'on tourne habituellement la bride ? Or, je n'ai plus qu'à supposer ainsi et te faire confiance, mon bon christox, puisque tu as décidé qu'il en serait désormais ainsi.

Jusque-là, mon z'ami, je garde chèrement dans mon esprit le crissement de tes vêtements de cuir et la majesté de ton chapô dandinant sur le côté de tes cheveux qui étaient si bien coiffés. Cricri, ne nous impose pas ton absence plus longtemps. Ne nous abandonne pas à l'indigence. La Colline sait qu'il manque l'un des siens. Un indispensable... Un de ceux qui ne se sacrifient pas à la légère.

Saint christox, tu es au coeur du mystère bouzouk. Tu es une référence permanente pour les bouzouks de la Belle Époque. Á te voir, je me suis souvent demandé si le Schnibble n'avait pas envoyé son Fils sur la Colline dans une heureuse annonciation afin qu'Il donne une chance aux bouzouks de se sauver par eux-mêmes. Tu es le Fils incarné, la haute dignité qui s'est tant nourrie du Schnibble que l'on mange, qui se révèle à partir du Saint Caillou. Gemme verte qui renverse et sauve les bouzouks.

Je ne veux surtout pas être meurtri d'un christox de la Passion, un martyr fuyant ici ou là dans un signe de croix qui signifie déjà ton grand et glorieux sacrifice pour notre rédemption à tous. Ô toi qui combattit le Jugement kahier, ta grande légion de z'amis est en miettes, ravagée par la génération la plus grave. Viens à nous et ramène encore l'idéal ! Ô christox, sois béni par le Schnibble puisque c'est lui qui t'a laissé s'échapper pour nous rapporter le salut.

Alors, je t'en prie, fais vite.

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Que le pull bleuté de dedel soit, sur la Terrasse des Nobles, l'objet d'éloges flatteurs ne saurait surprendre. La supériorité en impose traditionnellement. Si bien que depuis que dedel arbore son pull bleuté, chacun dit que sa démarche est noble, sa voix virile et bien timbrée. Même ses membres paraissent grands et puissants.

Contrastant avec sa grosse trompe, le pull bleuté ajoute de l'ampleur et de la hauteur à ce corps de force et de beauté dévolu à dedel dont les qualités exceptionnelles sont systématiquement privilégiées sinon accentuées.

Il a le buste haut et bien fait ; les épaules bien dessinées et larges, et la taille effilée. Ses bras sont gros, et ses membres on ne peut mieux proportionnés. Le tour de sa trompe est parfaitement beau. Grâce à son pull bleuté, dedel en vient à faire en perfection tous les exercices du corps et du neurone, à chacun desquels plusieurs autres suffiraient à peine. Depuis qu'il a retiré son horrible pull verdâtre, c'est d'un grand corps musculeux que dedel a naturellement hérité.

Mais toute cette différence demeurerait pourtant superficielle si elle n'était pas étayée par les caractéristiques uniques et essentielles de l'objet de belle facture que s'est procuré dedel : un pull bleuté. Voyez plutôt par vos propres n'oeils l'aspect merveilleux de cet accessoire vestimentaire devenu incontournable pour qui souhaite briller en Terrasse des Nobles.

S'agissant de ses précieuses parts, le pull bleuté est composé d'un délicat col en fils de cuir de grazouk et d'un galant tissu associant les plumes d'un pioupiouk jaune, de l'huile de chnoubznok et de la poudre de fragments de Schnibble Bleuté. Le tout assemblé et taillé par La folle aux pioupiouks et ses redoutables aiguilles. De l'ANTIPERIMATOR 3000 a ensuite été utilisé pour teinter le vêtement et Le vieux scribouillard y a ajouté l'étiquette qui gratte-gratte homologuée par la Saine Censure. Et, pour finir cet ouvrage d'art, l'Oracle l'a béni de telle manière qu'on y a cousu une formule schnibblique protectrice dans les deux manches. Lobrik sur le beurkeur, le pull bleuté est aspergé d'un spray anti-vol qui empêche Le Corrupteur de venir le voler. Et chose toute aussi surprenante, Le Percepteur a déclaré que le pull bleuté était exonéré d'impôts. Rien que ça !

Á bien y penser, le pull bleuté de dedel apparait de plus en plus comme un ornement royal, effaçant tout le mépris, apaisant tous les troubles et raffermissant les fidélités au sein du parti Touche Pas à Ma Trompe.

Si l'apparence est une fenêtre ouverte qui ne donne pas sur le monde, elle traduit bien évidemment l'image qu'on peut en avoir. Á travers soi, c'est tout un monde que l'on représente et défend. Ainsi, dedel, l'égérie du pull bleuté à Vlurxtrznbnaxl, est parvenu à devenir le point central que tout le monde veut rejoindre car il est maintenant la mesure et la règle de toute chose, de la grâce et du bon goût.

Le pull bleuté de dedel n'est pas un vêtement d’esthétique superficiel et grandiloquent. C'est aussi un vêtement magique avec des pouvoirs schnibbliques qui lui viennent du Vert et du Bleuté. Objet qui donne à celui qui le porte une force hybride verte et bleutée. Une force au processus étalé dans le temps et qui peut frapper un jour soudain ou un jour lointain.

Aujourd'hui, le pull bleuté de dedel lui vaut d'avoir accompli maint miracles. Celui d'avoir redonné vie à un Mr Schnibble, d'avoir pu respirer le slip du vieux scribouillard, d'avoir échappé à plusieurs arrestations et condamnations par le Club des Bonnes Moeurs et d'avoir pu manger des titboulroz bleues et toxiques. Et ça, ce n'est que la pointe de l'iceberg...

Alors, vous aussi, si vous voulez avoir la classe comme dedel et vous procurer cet objet [TRÈS RARE] : Composez le DRU-BLAZ-POO sur votre iTobozon et dites "Pull Bleuté" pour recevoir cet artefact unique.

[Objet commercialisé par Le Dealer. Á retirer au Marché Noir. Made in Jeungole. Reproduction illimitée et brevet détenu par TPMT©. Vendu en milliers d'exemplaires dans la limite des stocks disponibles. Peut provoquer des allergies conduisant indirectement à la quête.]

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Les bouzouks sont sur cette Colline pour des raisons contraires. Pourtant, je voudrais vous parler d'une zoukette étonnante qui vit à l'orée de la Forêt de l'Oubli. D'ailleurs, qui pourrait l'en blâmer ? Dans un monde où chacun cherche à cueillir des coquelicots et batifoler, Coquelicot a l'obligation de vivre cachée si elle veut vivre heureuse. De nos jours, la beauté est une prison dorée à laquelle on échappe uniquement dans la douceur du secret.

Des débuts saisissants

Prodigieuse et singulière, Coquelicot est loin de l'image d'une zoukette délurée. Sa chevelure volcanique traduit une personnalité bouillonnante. Sur elle, des fleurs sont posées telles les ornements d'une personnalité sublime. Á bien confondre les profils, c'est d'une princezze de la Royalté que nous avons à faire. Sans avoir le sang bleu, le regard malicieux qu'elle vous jette n'a d'égal que la grande affection que provoque son doux sourire.

Quelle bienveillance et quelle sérénité ! Coquelicot incarne l'éloquence d'un bouquet garni dont les couleurs dérouleraient le film d'une hypnose de suavité séduisante. C'est d'un envoûtement que l'on est frappé et d'un mélodieux sortilège dont on est bien volontiers les victimes.

Lorsque Coquelicot est arrivée en ville, qu'elle a commencé à se montrer et que la plus belle fleur de Vlurxtrznbnaxl a éclos, chacun est resté subjugué par sa gentillesse et sa légèreté. Le souvenir est encore palpable. Ce fut celui de la première friandise grignotée ou du bonbon savouré trop vite.

Meilleure qu'un Maire !

Le pouvoir aux fleurs ! Flower Power ! Fleurissons ensemble ! Laissons entrer le soleil !

Avec Coquelicot, ce fut comme l'arrivée au pouvoir d'une Mairie pipole. Des soirées au bord de la piscine, du champozouk qui coule à flots et de l'insouciance comme mot d'ordre. Au fond, c'est le bonheur d'être bouzouk et c'est l'amour de chaque chose qui rend l'existence si plaisante. Car, qu'est-ce qu'aurait été Coquelicot à la Mairie si ce n'est ce long moment de plaisance et de relaxation ?

Je me souviens de ses loisirs à Vlurx Plage. Je me souviens de l'amusement avec les Fabuleuz Inventions. Je me souviens des petits soins et de l'obligeance des annonces de Coquelicot. Quelle vision de la Mairie ? La réunion de toute la Colline Pourpre autour d'une ère de franche camaraderie.

L'interlude

Oui, Coquelicot fut un interlude. L'intermezzo... La saynète qui coupe court au pugilat. Malheureusement, toute cette joie ne fut qu'un entremet qui n'avait rien à voir avec le plat de résistance qui nous était habituellement servi. Coquelicot n'a jamais rien eu à voir avec le ragoût constamment engouffré par le bouzouk. Coquelicot fut le début de la fin d'un dégoûtant rituel. Á sa façon, elle a pu sauver, et pour un instant, l'esprit bouzouk dans sa forme la plus noble et la plus jolie.

Pourtant, Coquelicot n'a jamais eu besoin d'être élue Maire pour faire tout ça. Et non, Coquelicot a fait tout ça parce qu'elle aimait le faire. Pas besoin d'être Maire pour s'amuser en toute simplicité et avec tout le monde. Impressionnant si on pense aux derniers Maires plus médiocres les uns que les autres depuis l'élection de Nabuee.

Depuis Coquelicot et elle, on engloutit et on consume. En effet, il est loin le temps où on savourait et on se collationnait. Le bouzouk ne vit plus que l'instant avec méchanceté. Il ne veut plus que festoyer sur des débris. Il ne pense plus qu'à ingurgiter la pitance et se goberger.

Mais alors que nos temps sont à la décoloration, à l'instant en nouarh et blanc, il ne faut surtout pas désespérer de la survie de l'âme bouzouk. Sur une Colline où l'heureux veinard peut croiser Coquelicot et se voir offrir un de ses sourires, il y a un lumineux espoir.

Le bel avenir qui vient

Loin de nous, loin du tumulte et loin des cendres des incendies allumés ici ou là, souvenons-nous des jours bénis où les bouzouks ont été spontanément joyeux. Notamment grâce à Coquelicot mais aussi grâce à d'autres qui continuent à faire vivre cette Colline malgré les difficultés et certainement pas grâce à Jeoff qui n'organise aucune activité. Alors, aujourd'hui, félicitons Coquelicot d'avoir offert le meilleur d'elle-même et souhaitons ensemble qu'elle se manifeste plus souvent, nous plaise de sa seule présence et brille de milles feux sans le vouloir mais l'accomplissant quand même et bien malgré elle.

Car, heureux qui, comme Coquelicot, a fait un beau voyage ou comme celui-là qui gagna à Secret Colline, et puis est retourné, plein de malice et de ruse, profiter de la vie avec ses z'amis.

Quand reverrai-je, hélas, de ma chère ville la Mairie grouillante ? Et quand est-ce que le pouvoir des fleurs nous bercera de nouveau et pour toujours ?

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