Killian avait prit ses fonctions dans le bureau du maire. La situation était pour le moins catastrophique. La pénurie généralisée arrangeait le buziness, mais pas quand elle était couplée à des non rachats et des faillites d'entreprise.
Où est l'intérêt de gagner des struls, si on ne peut pas les dépenser, au risque de se les voir voler par la première taxe venue?
Et c'est ce qu'il s'était passé. Glady avait eu la décence, ou la méchanceté selon les points de vue, de taxer à 80% avant de partir, ramenant une quantité colossale de struls dans les caisses. Suffisante pour assurer le rachat provisoire, mais pas assez pour relancer l'économie. Et encore moins pour enstruler la Famille.
Killian se trouvait donc dans la situation inconfortable d'être le maire de la ville, sans pouvoir utiliser le strul public. Il aurait pu le faire, maintenir cette pénurie qui le rendait si riche, mais risquer le péril de la colline entière, il ne le voulait pas. Ce n'était pas par bonté d'âme bien sûr, mais un simple calcul. Si le pauvre, le bouzouk lambda quêtait, qui le rendrait riche?
La mafieu avait donc passé la journée à cogiter, pour trouver comment sortir la ville de là, et son enrichissement avec. Mais c'est alors que JF Sebastien en personne se pointa dans le bureau.
Malhabard, son fidèle gardukor arrêta net le pochtron.
Personne n'approche le patron sans permission.
Killian hocha la tête vers Malhabard, reconnaissant. Il se leva ensuite de derrière son bureau et regarda le célèbre pochtron.
Que nous vaut l'honneur de ta présence, même le bar du coin n'a plus de bierro?
JF secoua la tête en signe de négation
Y'a kelkkah... *hips* ki veut vot place, le Struleone.
Killian soupira. Même en pénurie ce poivreau trouvait de quoi se souler. Il vit malgré tout une missive dans les mains du vieux, et la lui arracha. En la lisant, le mafieu se décomposa, à tel point qu'il en tomba sur son fauteuil.
Bonjour Killian,
Ceci est une missive officielle suite à l'action Prise de pouvoir du clan Zarkham et ses alliés.
Cette action a pour but de te destituer de ton poste de maire afin de te remplacer par le chef du clan sus-mentionné.
Il resta muet, sonné par cette nouvelle, puis commença à maugréer.
Zarley, ma soeur, comment peux-tu me faire ça. Ma soeur ne peux pas me trahir. La famille, ma soeur... Trahison...
Le mafieu, en temps normal si retenu, laissa éclater sa colère, et réduisit un cigare en miettes, avant de donner un violent coup de poing sur la table.
ZARLEY! MONTRE TOI, ASSUMES TA TRAHISON.
Danaeis, sitôt revenue, avait une idée fixe. Faire appliquer la Révolution, qui apporterait le bonheur à tous les bouzouks. Et le peuple était dans une telle misère ces temps-ci qu'elle ne pouvait pas rester les bras croisés.
Bien qu'elle soit encore un peu perdue, elle qui avait été enfermée si longtemps dans le fond de l'esprit de son alter ego Zarley, l'ex Kommandante avait la ferme intention de réparer les tords de la prêtresse rouge. Et cela commençait, bien sûr, par éjecter tout corrompu du pouvoir.
Elle se rendit donc à la mairie, avec la ferme intention de confronter Killian et de prendre sa place. L'avantage d'être l'alter ego de Zarley, c'est qu'elle n'avait pas eu de mal à rassembler des larbins pour mener sa prise de pouvoir. Un coup de couleur rouge et noire, un ton méprisant, et ils n'y avaient vu que du feu. A terme, elle libérerai Zarkham de l'emprise de la Lady, mais pour le moment, il lui avait fallu choisir ses combats. Et la mairie, la totalité du peuple, était encore plus important que les larbins de Zarkham.
Quand Danaeis arriva à la mairie, elle vit de loin JF Sébastien porter la nouvelle de son coup d'état. Elle accourut donc, pour profiter en direct de la réaction du Struleone. Elle resta hors de vue néamoins, mais bloqua la porte pour qu'elle reste entrouverte. En tendant l'oreille, elle entendit Killian pester contre une trahison de sa chère sœur. Pendant un instant d'égarement, elle eût de la compassion pour lui, probablement un reste de l'affection que Zarley avait pour son frère, puis repris ses esprits et donna un grand coup de pied dans la porte pour l'ouvrir, et entra.
Tu as raison, le stru, elle ne t'aurait pas trahi. Elle ne le pourrait pas, ni toi, ni Jeoff. D'ailleurs, si elle était capable d'être là, c'est ce qu'elle te dirait je pense.
Danaeis, devant son ennemi le struleone, retrouvait peu à peu la confiance en elle qui caractérisait autre fois la Kommandante.
Mais j'ai bien peur pour toi, que tu doives traiter avec moi désormais.
La mlbiste se rapprocha du bureau, et avec un air menaçant, se pencha vers le Struleone.
Tu te rappelles comment ça se passe avec moi, quand on est un sale enstrulé?
Plus bas, pour que cela reste entre eux, elle ajouta.
Sauf que cette fois, c'est toi qui finira attaché dans une cave, et je peux t'assurer que te trancher les oreilles, j'aurais au moins le courage de le faire moi même.
L'ex-Kommandante se redressa, et parla d'un ton clair et assuré.
La Révolution ne se négocie pas, alors tu vas gentiment aller retrouver ton petit parrain sans faire d'histoires si tu ne veux pas finir en croquettes pour grazouk. C'est moi qui Kommande, maintenant.
Killian regarda avec incompréhension sa soeur entrer dans son bureau. Il remarqua ses cheveux blancs-arc-en-ciel.
Zarley.. encore un nouveau style capillaire extravagant? Mais ce n'est pas ton genre celui là, il rappelle...
Mais Danaeis prit la parole.
"Tu as raison, le stru, elle ne t'aurait pas trahi. Elle ne le pourrait pas, ni toi, ni Jeoff. D'ailleurs, si elle était capable d'être là, c'est ce qu'elle te dirait je pense."
Killian resta glacé par cette voix cinglante aux accents révolutionnaires, qu'il n'avait pas entendue depuis si longtemps. Pendant tout le temps où elle parla, il la fixa, incapable de se résoudre à la vérité qui se présentait devant ses yeux.
Ce n'est que quand elle parla de tranchage d'oreilles et de Révolution qu'il eût cette certitude désagréable. Jamais Zarley n'aurait parlé de Révolution, encore moins de l'épisode des caves du ristorante, qu'elle détestait évoquer.
"C'est moi qui Kommande, maintenant"
A ces mots, Killian, toujours figé, se mit à sourire, jusqu'à arborer un air radieux.
Danaeis... Alors tu es revenue, finalement.
Killian inspira un grand coup et sortit un cigare, d'un calme surnaturel. Le retour de la Kommandante, cela signifiait tant de choses pour lui. D'abord, la mise hors service de sa soeur adorée, ce qui l'attristait autant que cela l'énervait. Mais Si Danaeis avait pu ressurgir après tout ce temps, il savait déjà que Zarley n'était pas perdue.
Mais cela signifiait aussi de nombreux problèmes. La kommandante avait toujours été l'épée de Damoclès de l'enstrulage et du Buziness.
Ce que Killian voyait par dessus tout cela cependant, c'était seulement la réapparition de la seule et unique zoukette qu'il ai jamais respecté, même admiré. La seule dont la force égalait le courage et sa capacité à sortir le mlbiste de son sommeil, sans parler de son charme. Et cela le remplissait malgré lui de joie.
Il continua pendant plusieurs secondes à fixer Danaeis, se demandant toujours si cela était un rêve ou la réalité. Le Struleone posa alors sa main sur celle de la révolutionnaire
Tu es bien réelle. Tu ne l'imagines sûrement pas mais je suis ravi de te revoir. En fait, tu m'as même manqué, tes successeurs sont mous, et le buziness est trop, beaucoup trop simple.
Killian savait très bien que Danaeis ne faisait pas de menaces en l'air, et qu'une Kommandante en colère était à prendre avec des pincettes. Souriant, il porta la main de la zoukette vers lui et déposa un baiser dessus, assortit d'un sourire charmeur.
Milady, c'est un honneur, vraiment. Et pour vous prouvez ma bonne foi, je vous laisse cette mairie à laquelle vous tenez tant.
Le mafieu se leva et montra le fauteuil du maire à la zoukette. En vérité, il savait que le retour de Danaeis signifiait devoir gérer beaucoup d'imprévus, et la mairie n'était plus une priorité. En premier lieu, il devait avertir Jeoff que sa fille chérie était redevenue sa pire ennemie, probablement assoiffée de vengeance.
Il se dirigea vers la sortie, et adressa un dernier sourire à Danaeis.
Je suis certain que nous nous reverrons, Kommandante.
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