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Krr… Krrrr… BLANG !
"Gnnnnnnnnnnnnnnn…"
Les quelques mendiants qui trainaient, enfin, ceux qui avait encore kah lueur de lucidité dans les yeux, se retournèrent au son du fracas et du râle de douleur qui suivit, brisant ainsi le silence de la ruelle, d’ordinaire si calme.
Triso peina à ouvrir ses paupières. Ses cils s’étaient entremêlés, formant ainsi une solide structure, soudés entre eux par le mortier, qu’était devenu la poussière, la crasse et la sueur, qui s’étaient accumulés au fil de la nuit. Et de sa journée de sommeil…
Ignorant l’exquise douleur qui lui cisaillait le crâne, telle un millier de petites aiguilles chauffées à blanc traversant son globe oculaire jusqu’au sommet de sa trompe frontale, il rassembla le peu de force qu’il avait récupéré, souleva la plaque de tôle qui lui écrasait le visage, et, dans un ultime effort, la poussa mollement sur le sol poussiéreux.
A travers le tout récent trou béant de son plafond, la lumière de kah soleil, fatigué de sa journée, illuminait la pièce de kah pâle lueur, chaude et réconfortante.
« Gnnnnn », gémit Triso, alors qu’il se frottait les yeux et la trompe, encore endolorie par le choc.
Sans arrêter son massage, il prit kah grande inspiration.
« Sniiiiiiiiiiiiiiiiiiff……………BLEEEEEEEEEEEEEEEUAaargh ! »
Il n’avait pu supporter, ni la gueule de bois, ni l’odeur pestilentielle née de la passion des relents de vomi séché sur ses mains, et du fumet suspect que dégageait son taudis. Il se rallongea et leva ses mains devant lui. La couleur bleue de ses mains contrastait avec le ciel orangé, signe d’une fin de journée.
« Bleu… BLEU ?!, s’exclama Triso en bondissant hors du lit !
Mais c’est c’quoi c’délire ? cria-t-il !
AAAAAAAAAAAAAH ! » hurla-t-il en panique, courant à travers la pièce !
Tout à coup, comme un flash, les événements de la veille se rejouèrent devant lui. Sa triste nuit, accompagné de sa bibine, et surtout, l’étrange caillou bleu. Il n’eut pas besoin de plus d’une dizaine de minutes pour faire le lien entre sa couleur de peau et la mystérieuse scène.
« Soit, pensa-t-il, nouveau bouzouk, nouvelle couleur, s’il doit en être ainsi ! »
Armé de sa nouveau teint, désormais symbole de sa volonté de vivre, Triso se lava et s’habilla…
Tandis qu’il refermait la planche de bois tordue qui servait de porte à son abri de fortune, Triso scruta la ruelle, maintenant devenu sombre. Les rayons de la lune, qui parvenaient à filtrer entre les bâtiments, laissaient apparaître la désolation qui régnait en ces lieux. Rapidement, il se mit en route.
Il marcha quelques mètres à travers les pavés défoncées, esquivant au passage les filets d’urines et les détritus qui jonchaient le sol de la rue. Ceux-là n’étaient d’ailleurs pas très variés… Essentiellement des cadavres de bierrouïoli, et, de temps en temps, des sachets de kahuètes éventrés, dont la moindre trace d’huile avait été minutieusement léchée.
« Kah p’tite pièce, s’il-vous-plaît ! », peina à prononcer kah bouzoukette dans la fleur de l’âge, pourtant allongé là, à même le sol, et recouverte de kah fine couverture en plume de pioupiouks.
Devant ce triste spektak, Triso plongea la main dans la poche de sa veste rapiécée, et en sortit les quelques struls qui traînaient au fond, ainsi qu’une Zigaret’ presque aussi vieille que lui. Tandis qu’il portait la Zigaret’ à ses lèvres, il lâcha la monnaie dans le creux de la mendiante.
Ce décor reflétait bien l’état dans lequel Vlurxtrznbnaxl se trouvait. Sûrement kah maire corrompu, pourri jusqu’à la moelle, comme tout ceux qu’il avait pu connaître, du temps où il était kah jeune étudiant fraîchement exclu de son école. Les taxes insensées allaient encore pleuvoir, suçant même jusqu’à le fluide vital des exploités employés de la ville. Grattant une allumette en kornomouth (une allumouth quoi !), il se jura qu’il était hors de question, pour le fier bouzouk qu’il était, d’accepter l’asservissement. Il avait déjà donné, et cela lui avait valu une sombre dépression, ainsi que kah exil volontaire de plusieurs et tristes années. Tout en allumant sa Zigaret’, il prit une longue bouffée. Il la retint quelques secondes, sentant la chaleur de la fumée lui brûler le fond du gosier, puis, expira lentement, scellant ainsi un pacte avec lui-même.
Pendant qu’il réfléchissait, il écrasa le mégot entre deux doigts et le jeta devant lui. Il aperçut alors kah feuille qui flottait dans le vent, et, comme muée par une force invisible, semblait se diriger vers lui. Il tendit le bras, la main ouverte, attendant que le papier vienne s’y déposer.
FLOP
« Gnnnnn »
Triso ramena vers lui la main qu’il tendait pour la rapprocher de son visage, et retira l’affiche collée sur sa trompe. C’était un tract du MLB, le Mouvement Libérateur Bouzouk, des utopistes. Il ne leur avait jamais trop prêté attention auparavant, bien trop absorbé par sa petite vie tranquille et sa dépendance au schnibble. Le tract, quant à lui, vantait les mérites du concept des coopératives autogérées, qui selon eux, briseraient la structure immuable qu’arborait notre société.
« Pfff, n’importe quoi ! », soupira-t-il en écrasant la feuille de papier dans le creux de sa main.
Il jeta négligemment la boulette de papier, qui roula quelques mètres, terminant sa course contre le trottoir. Il passa quelques secondes à la fixer, sans bouger… Soudain, quelque chose vola par-dessus la boulette et s’écrasa contre le mur.
« Et t’avises pas de revenir sale pochtron ! », hurla le tenancier tout en rentrant à l’intérieur du bar devant lequel s’était arrêté l’affiche, faisant claquer les portes battantes.
« Hahaha ! », s’esclaffa Triso, le sourire aux lèvres.
Bien décidé à aller prendre une petite binouzouïoli, il suivit les pas du barman. Alors, juste avant de lâcher les portes et de s'engouffrer dans l'obscurité du lugubre établissement, il jeta kah dernier regard en arrière, sur le tract qui traînait sur le sol.
« Bon, après tout, pourquoi pas… »
Danaeis avait entraîné Buck dans un bar qu'elle connaissait bien pour lui parler de son plan d'aventure. Elle avait choisit ce bar, parce-que c'était le seul de la ville à servir la bierro au litre, pas à la bouteille. Alors forcément pas mal de mlbistes traînaient là en permanence. Mais il restait pas toujours trop engagé politiquement, ce qui était bien agréable parfois, d'entendre autre chose que des bouzouks mécontents parler de l'inutilité du maire.
Bien sûr elle en avait profité pour dealer du raki aux habitués. Partager le raki, c'était rendre service, forcément. Ne pas permettre l'accès au raki à tout bouzouk, c'était enfreindre la Révolution. Et puis ça lui faisait une très bonne excuse pour financer ses achats compulsifs de floppers et de parfum à l'odeur de smurtz des bois. Et le patron étant un koupain à force de la voir dépenser ses struls en bierro, elle en profitait pour placarder ses affiches partout et tester ses discours révolutionnaires sur les clients.
Elle avait commandé deux énormes pintes de bierro pour elle et son zami, et avait regardé le serveur les apporter avec des yeux gourmands.
T'en fais pas mon Bucky, si tu aimes pas je finirai la tienne avant d'en re-komander une!
Elle allait parler à son zami de la maison hurlante dans les boikifonpeur, quand un zouk random-on-s'en-fou-de-kissé passa les portes du bar d'un pas chancelant, visiblement déjà relativement imbibé. Elle le regarda d'un air suspicieux héler le barman bruyamment pour être servit en gnoulze.
Pouah goûte jamais la gnoulze Bucky, ça pue et puis ça brûle le neurone!
elle ajouta en marmonnant pour elle même
Pis c'est une boisson de gros enstrulé... Donc l'autre là c'tun enstrulé. J'aime pas les enstrulés.
Elle fusilla l'étranger du regard. "Encore un qui tient pas ce qu'il boit." Elle était fortement agacée. En temps normal, elle se serait amusée à le provoker pour avoir une bonne raison de lui casser la trompe, mais comme son Bucky était là elle avait beaucoup mieux à faire. Mais l'étranger continuait de beugler contre le pauvre serveur, un habitué du deal de raki. Elle se leva, contrariée, et s'excusa auprès de son zami.
Excuse moi j'en ai pas pour longtemps, je vais au bar te ramener des kahuètes et du grignotage.
Elle soupira de son semi-mensonge, mais elle n'était pas si sûre que son cher Bucky apprécierait la suite. Elle s'avança vers le zouk ivre qui ennuyait toujours son pote le serveur. Oui le deal de raki, ça crée des liens. Oubliant complètement la diplomatie, elle le bouscula vivement le soulard.
Tu t'es cru où twa? On est pas à la terrasse des nobles où tu peux gueuler sur les domestiques sans que personne dise rien. Ici on est dans la rue des pochtrons, et on respecte le travail des autres. Oublie ça et t'auras à faire à la révolution en forme de PANDANSTAGGLE!
Elle adressa un petit sourire au serveur timide qui la remercia d'un hochement reconnaissant de la tête. La zoukette allait en rester là, mais l'enstrulé ivre chancela et manqua de tomber. Visiblement furieux, il pesta contre la mlbiste.
Re...specte moi *hips* sale lm..ml... mbl.. mlbiste *hips*. Les sales *hips* klodos dans ton genre, nous on... les é*hips*krase comme des kahfards.
La zoukette arbora un sourire mauvais
T'aurais dû t'arrêter à mlbiste, le klodo était de trop.
Ni kah ni zig elle envoya un PANDANSTAGGLE vindicatif au malotru. Le bouzouk cria comme une lopette, mais eu la mauvaise idée de vouloir répliquer. Il tenta un lent coup que la zoukette n'eu aucun mal à esquiver façon mât-trix, et l'idiot alcoolisé alla planter son poing dans le grand zouk barraké qui passait là. Cela eu un effet plutôt immédiat. Le zouk barraqué attrapa le soulard et le secoua comme kah poupée, un autre enstrulé vint au secours du premier, un autre honnête pochtron aida le zouk barraké et puis....
La zoukette sauta sur le bar, ravie de cet entrain soudain.
OUAAAAAAAAAAAAAAIS BAGARRE GENERALE! Tous aux pains dans la trompe!
Elle regarda en rigolant les zouks imbibés se lever et s'en mêler sans savoir pourquoi. Une fois de plus, l'animation de ce bar ne la décevait pas. Mais le patron la rappela à l'ordre en frappant deux coup à côté de son pied sur le bar. La zoukette sauta à terre et leva les mains en l'air.
Spa moi qui ai commencé jle promet!!!!!
Elle éclata à nouveau de rire en voyant le patron hausser les yeux au ciel, et en profita pour attraper un bol de kahuète et une boîte de flopper surprise.
Tu mettras ça sur ma note!
Elle fit un sourire au tenancier et retourna voir son zami en esquivant les bouteilles et autres choses qui volaient dans la pièce. Elle posa son butin sur la table d'un air ravi et se rassit.
Comme c'était ta première fois dans ce bar, je t'ai demandé une bierro-pestakle!!!! Regarde comme ils sont bons les acteurs!
Elle riait aux éclats en admirant les pochtrons se bagarrer.
Prends à manger mon Bucky, sinon tu vas avoir faim. Et avoir faim c'est trèèèèèès mal. En plus manger devant un pestakle c'est sympa! On aura tout le temps de discuter de la forêt kifaipeur plus tard.
Elle continuait de profiter du pestakle en buvant sa bierro et avalant des flopper. Visiblement plus personne ne savait qui tapait sur qui et pourquoi. Elle lâchait de temps à autres un applaudissement ou un cri d'encouragement.
Allez les rouges! Allez le bleu. Aaaaaaaah ça c'était bien envoyé!!!!
Mais la bagarre finit par s'estomper, et les serveurs aidés du barman dégagèrent malproprement l'enstrulé qui avait causé toussa.
Et t’avises pas de revenir sale pochtron !
La zoukette rit un dernière fois, puis soupira que la bataille se soit terminée assez vite à son goût.
Je recommencerai, il leur faut plusss d'entraînement pour faire durer le pestakle plusss longtemps. Mais c'était pas si mal pour une répétition!
C'est alors que Sir_Triso , un zouk qu'elle n'avait jamais vu entra. Elle se demanda ce qu'un inconnu faisait dans ce bar d'habitués, et remarqua son regard traînant l'affiche de propagande des coops. "Ah bah y'a au moins un zouk qui l'a lue!! Je l'ai pas faite pour rien." Elle serait bien allée le saluer, mais elle avait déjà laissé son Bucky une fois, elle ne voulait pas le relaisser encore seul à la table. Alors elle prit une affichette sur le mur, un tract mlbiste, et écrivit un message au marker dessus.
"Toi là, l'intéressé par les coops, si t'as des questions va demander à la zoukettenrouge au fond du bar"
Elle plia ensuite soigneusement l'affichette en forme de plane-heur et l'envoya voler dans la tête du bouzouk, en faisant mine de rien, et sourit comme une zoukinette à son zami.
Danaeis tenait Buck par la main encore KAH fois. Il observa les doigts rouges autour du poignet bleu, et envia à nouveau la belle couleur braise de son amie. Il avait fini par s'habituer à ses contacts répétés, mais se demandait toujours si c'était par dépit ou par acceptation. Se laisserait-il prendre la main par n'importe qui ? Ses questionnements furent de courte durée quand il vit dans quel endroit la douce zoukette l'emmenait. Pas vraiment KAH endroit où il aurait été de son propre chef. Il observa avec semi-inquiétude tout ce qui jonchait le sol, et se dit que KAH grand nettoyage ne serait pas de trop, autant pour la nature que la bowté, mais surtout pour l'odeur. Sa trompe avait des sursauts étranges chaque fois qu'ils passaient devant quelqu'KAH ou... quelque chose.
Enfin, ils arrivèrent près de ce qui semblait être KAH bar. Buck avisa la pancarte affichée au dessus de la porte, mais il n'eut pas le temps d'en lire l'inscription que Danaeis l'emmenait déjà à l'intérieur. Il espérait donc que l'écritô ne disait pas que les bouzouks propres étaient interdits
Mais à peine entrés, il se rendit compte que la propreté qui régnait ici détonait totalement avec celle douteuse de l'extérieur. Il fut agréablement surpris par l'ambiance sympa et remarqua que bon nombre des personnes attablées ne semblaient pas vilaines. Danaeis l'invita à s'installer sur KAH table du fond et, intimidé par le nombre tout de même conséquent de clients, Buck se fit tout petit. « Elle pouvait pas choisir KAH endroit moins peuplé ? »
Elle commanda ZIG bierros sans même demander au bouzouk ce qu'il voulait, et il comprit rapidement ce stratagème : elle voulait récupérer sa pinte s'il n'aimait pas. Esquivant KAH moue amusé, il la remercia et prit la choppe dans ses mains sans y goûter. Puis elle lui parla de gnoulze, dont il n'avait jamais vu la couleur, et d'enstrulés, donc il avait déjà vu la couleur. Elle se leva ensuite rapidement, prétextant d'aller chercher des kahuètes.
Il la suivit du regard ZIG secondes, puis reporta son attention sur la bierro. L'ancien phoenix renifla discrètement le breuvage et sa trompe se tordit sous les effluves nauséabondes. Décidément, les bubulles et l'alcoul, c'était pas pour lui. Il poussa alors doucement la choppe vers celle de la zoukette, mit son menton dans sa main accoudée à la table, puis observa les environs. KAH personne derrière lui émit KAH ronflement sonore, et Buck en eut KAH frisson dans le dos. Il glissa KAH n'oeil vers le zouk en question et le trouva affalé, en plein roupillon, sa choppe vide.
- Humpf.
Soudain, son attention fit attiré par du bruit de vaisselle cassée et Danaeis s'assit rapidement à ses côtés. Elle lui fit KAH sourire innocent, se retourna, cria, et s’intéressa de nouveau à lui avec KAH énorme sourire.
- Qu'est-ce qu'il se passe...?
*BOUM*
Et t’avises pas de revenir sale pochtron !
- Ha...
Buck observa la porte d'où venait de disparaître le fameux pochtron sale, et les battants battaient encore quand KAH autre zouk fit son apparition. Il était tout aussi sale, mais il afficha KAH sourire, ce qui rassura KAH peu le bouzouk blond. Il reporta son attention sur Danaeis, qui était en train de griffonner sur KAH morceau de papier, et alors qu'il allait lui demander ce qu'elle faisait, elle le balança sur le nouveau zouk.
« Mais ... C'est sûr, elle est malade »
Alors que l'autre zouk reçu le papier en pleine tête, la zoukette se tourna enfin définitivement vers lui, prête à écouter ce qu'il était en train de commencer à dire, tout sourire. Son regard allait de lui à elle, d'elle à lui, puis il soupira, comme si son comportement était toutafay normal.
- Mmh... Tu n'as pas pris les kahuètes.
Dernière modification par Buck (2958-04-21 15:08:18)
Sir_Triso lâcha les portes battantes qui s’entrechoquèrent plusieurs fois avant de redevenir immobiles. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait mis les pieds ici, et encore, ce n’était qu’en de rares occasions. D’ordinaire, le zoukobouc déambulait de ruelles en ruelles, jusqu’à ce que l’alcool qu’il avait dans les veines ne l’épuise de fatigue, le forçant à se vautrer lâchement au coin d’un mur. Les souvenirs qu’il avait de l’endroit étaient flous, voire inexistants, perdus à jamais dans les abîmes de son inconscient. Il prit donc quelques secondes pour observer l’établissement et s’imbiber de l’essence du lieu.
De nombreux zouks étaient rassemblés, en troupeaux de nombre varié, autour des quelques tables disposées ci et là, principalement à proximité des murs et des poteaux noués de cordes qui soutenaient la bâtisse. Etrangement, le centre de la salle était presque vide, mis à part zig garçons de bar, dont kah passait de grand coups de bas-laid. Pour avoir un bas-beau-et-propre. Car propre, le sol était loin de l’être.
Des débris de verres et de bois jonchaient le parquet, usé par son vieil âge et les nombreux pieds qui l’avaient martelé sans cesse, des années durant. Son activité n’étant pas facilitée par les zouks inconscients au visage boursouflés qui trainaient par terre, le zigième exploité employé s’affairait à les tirer, avec difficulté, dans les coins sombres à l’abri des regards. Là où ils ne dérangeraient personne. Et surtout, là où personne ne leurs marcheraient sur la trompe.
Triso devina qu’une rixe avait dû éclater, et se terminer quelques secondes avant qu’il n’entre dans le bar.
« Hé hé », gloussa-t-il pour lui-même.
Il avait toujours aimé les bastons d’ivrognes. Elles lui permettaient de défouler une partie de la colère qui s’était accumulée au fond de lui au fil de ses journées, stagnant, le pourrissant de l’intérieur.
Il ne s’acharnait jamais sur personne en particulier, assénant des gnons et des pouches à droite à gauche, esquivant quelques PANDANSTAGGLE et lançant parfois même ses longues jambes dans les côtes de kah pauvre zouk malschnibblé. Bien sûr, kah droite de n’importe qui plus caisstok’ que lui, ce qui était le cas d’environ BnzGnee % de la population, suffisait pour l’aligner raide comme un Censeur.
Après ce bref constat, Sir_Triso se retourna vers le tenancier pour commander.
Pok
« Gnnnn… », grogna-t-il, en clignant de son œil.
Il soupira, puis sortit tranquillement sa main de la poche de sa veste, et, sans agitation, retira le projectile qui s’était logé dans son œil, et y avait élu domicile. A peine avait-il effleuré l’objet qu’il s’arrêta net. Ce geste avait eu pour conséquence de raviver sa violente migraine. Rassemblant son courage, le visage impassible, il retira d’un coup net, ce qui semblait être, du bout de ses doigts, un avion en papier.
Ffffffffffffffffff…
Un mince filet de sang jaillit de la plaie. L’air toujours aussi sérieux, le zoukobouc, déplia la feuille de papier et pu y lire une inscription au marker rouge.
"Toi là, l'intéressé par les coops, si t'as des questions va demander à la zoukettenrouge au fond du bar"
Ffffffffff…
Le filet de sang continuait d’éclabousser la feuille de papier, que Triso repliait dans sa forme initiale. Il porta alors le planeur à son visage.
Plop
Satisfait d’avoir arrêté d’être malpoli, en ne demandant pas la permission pour asperger le peuple opprimé orangé de son fluide corporel vital, il chercha la fameuse zoukette de son œil valide.
Il ne lui fallut pas plus de zig secondes pour la trouver. Il se demandait comment il n’avait pu la remarquer plutôt. Sa peau d’un rouge ardent faisait ressortir, à l’aide de kah divine touche, sa chevelure, claire aux mèches écarlates. Les joues du zouk n’osèrent pas rougir.
En face d’elle, se trouvait kah jeune blondinet, visiblement las, et mal à l’aise de se trouver dans kah endroit de la sorte. Triso ne put s’empêcher de remarquer que les zig pintes de Bibinouz’ qui se trouvaient devant la sulfureuse zoukette.
« Parfait ! », prononça dit-il, toujours avec le même sourire décidé.
Il prit quelques secondes pour ajuster les boucles de sa moustache, et s’avança jusqu’à leur table. Dans kah sobre courbette, il prit la main de la belle inconnue et, tout en retirant le corps étranger de son œil, comme il l’aurait fait avec kah chapeau, y déposa un baiser.
Ffffffft.. Fffft.. Fft..
« Sir_Triso, pour vous servir ! », annonça-t-il fièrement de sa voix grave, mais douce, non sans briser le regard avec la zoukette. Kah gerbe de sang avait profité de cette action pour se jeter jusque dans le verre encore intact. Triso pris place entre les zig, et s’empara de la bierro souillée.
Sans un mot, il prit kah grande gorgée et reposa son verre. Kah fine pellicule de mousse s’était déposée sur les poils épais de sa moustache. Tandis qu’il essuyait chacun des pans de sa pilosité subtrompale, il plaqua brutalement la note sur la table, faisant au passage sursauter le jeune zouk, et la glissa vers l’étrange zoukette.
« Vas-y, raconte moi tout ! »
Dernière modification par Nabuee (2958-04-22 08:27:53)
Danaeis regarda Buck soupirer en souriant. Il paraissait tout ptit derrière son énorme pinte. Sa trompe dépassait tout juste, derrière.
Ben si j'ai pris tes kahuètes mon Bucky, regarde!
Elle glissa le bol de kahuètes qui se trouvait derrière la choppe, caché à sa vue, devant son zami.
Et j'ai même apporté des Floppers. Mais oussékilsont?
La zoukette chercha partout la boite des yeux, et remarqua une masse gênante sous son coude droit. Elle y trouva la boîte, dissimulée derrière elle.
Ahem. Pardon. J'ai dû la cacher par réflexe. C'est que c'est important les flopeurs, surtout les éditions limitées surprises de Bertho crocheté. Il faut faire des stocks pour quand il n'y en aura plus. Mais j'arrive pas à les stocker, parce-que je les mange tous. Du coup plus j'en achète plus j'en mange. Malédiction Flopique sans doute.
La zoukette ouvrit la boite et la poussa devant son zami, en piochant un au passage. Elle glissa un regard vers Sir_triso, qui s'était pris l'avion en papier dans l'oeil. "Bah faut croire que je vise trop bien moi". Le zouk s'avança vers elle et son Bucky avec les meilleures manières. Flattée, la zoukette lui sourit aimablement.
« Sir_Triso, pour vous servir ! »
La zoukette eut une moue dégoûtée en voyant le sang gicler dans la bierro, et mis par réflexe sa main libre au dessus de sa choppe.
Bon faut réparer ton noeil avant, tu peux pas continuer à saloper les bierros comme ça. Et pis si ça touche les flopeur je te raconte pas le drame.
Elle chercha dans les minipoches de son minishort quelque chose d'utile dans cette situation. Mais malheureusement le kit de survie révolutionnaire ne comportait pas d'oeil de rechange.
Mumpf. Il me faudrait un truc pour le colmater. Ooooh tiens ça ce sera parfait.
Elle tendit la main pour se saisir d'un pot de colle à affiche et d'un rouleau de skotch qui traînait sur la table de derrière. Elle prit un pin-sot, le plongea dans la colle et barbouilla l'oeil de Sir_triso avec. Puis elle se saisit du skotch et l'enroula autour de la tête du zouk, façon bandeau de pirate.
Ah bah voilà, ça coule plus là! On va pouvoir parler sérieusement. T'auras plus qu'à passer à la klinik pour changer d'oeil maintenant!
Elle glissa un regard interrogateur vers Buck, se demandant si c'était possible de faire ça finalement. Elle tendit son Flopper à l'étranger moustachu en s'avachissant dans son siège.
Et bien, bienvenue à toi Sir_triso. Moi c'est Danaeis, Leader du MLB. Ca veut dire que cèmwalchef. Enfin juste des révolutionnaires. Et comme ils font rien que ce qu'ils veulent ben... j'suis pas chef de grand chose au final, mais ça reste marrant de le dire. Tu es nouveau sur la colline?
Elle hocha la tête, inutilement satisfaite de se présenter comme leader.
Les coops qui ont l'air de t’intéresser, ce sont les seules entreprise non exploitantes de la colline. Elles sont toutes dirigées par des Kamarades, qui veillent à ce que tous les employés y soient égaux en salaire et en temps libre. On y glande surtout on bosse pas. Bosser c'est pour les exploités, et ça sert les exploiteurs. Moi je suis à la Z.L.O.T.E, parce-qu'elle produit des floppers, et que les floppers c'est important. Mais y'en a plein d'autres. L'important, c'est de ne pas travailler, ça fatigue et ça laisse moins de temps pour fumer le raki et sortir avec les Koupaings.
Elle sourit en direction de Buck
Comme Bucky par exemple! Mais son vrai nom c'est Buck. Bucky c'est rienkepourmwa.
Elle fit signe au serveur de rapporter d'autres pintes de bierro, curieuse d'en savoir plus sur le pas-connu.
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