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12 avril 2954
premier jour de captivité.
Ils m'ont enfermés! Sans autre forme de procès qu'une sentance. Le jugement est tombé d'en haut, sans que je puisse défendre ma cause, sans que le peuple puisse entendre ce que j'ai a dire. Non, je suis condamné au silence et à l'isolement de la Colline Pourpre. J'ai combattu et lutté jusqu'au bout contre la tyrannie de Diego, parce que je me bat pour le Peuple, on m'a enchainé et mis dans une boite, ils m'ont déplacé pendant des heures en transportozon, tout ça afin que le Peuple soit sourd à la vérité, aveugle aux pillage des richesses de VLurxtrznbnaxl par les Struleone.
Combien de temps ai-je voyagé? Où suis-je? Quel endroit sinistre ai-je découvert quand il m'ont sorti de la petite boite dans laquelle je ne pouvait voir que le néant.. Jetté sans ménagement au sol, je découvris une cave lugubre et souintant l'humidité. Le sol, en terre battue poissait le sang coagulé. Seule la lumière d'une ampoule nue éclairait le centre de la pièce où je semblait me trouvé, m'empéchant de voir combien de personne m'entourait.
"-Où suis-je?
-A l'Asile.
-Qu'est ce que vous voulez?
-Des renseignements!
-Dans quel camps etes vous?
-Tu le saura en temps utile... Nous voulons des renseignements, des renseignements, des renseignements.
-Vous n'en aurez pas !
– De gré ou de force, tu parlera.
-Qui etes vous?
-Je suis le numero ZIG.
-Qui est le numéro KAH?
-Tu es le numéro GOZ.
Ne faiblis pas Ö Zorba, je te livre quelques uns de mes cobayes rati communi pour te distraire
Attache quelques bestioles à la corde qu'il glisse par la soupirail de la geôle, puis jette du raki et de la bierro entre les barreaux
Halte à l'oppression ! Vive la liberté !
Le réveil a été difficile ce matin. Comment je me suis retrouvé dans cette pièce capitonée, je n'en ai aucune idée. Immobilisé sur un lit, je pouvais plus bouger. Quelle heure était-il? Où étais-je? Et ce numéro, GOZ? Pourquoi me donner ce numéro? Et qui est KAH?
Le temps, je perd la notion du temps. Depuis combien de temps j'attend, immobile, ne pouvant que fixer le plafond. Méditer. Réfléchir, et comprendre pourquoi on me réservait un tel traitement. Il y'a t'il d'autres bouzouks comme moi dans cette prison? Impossible de le déterminer, et au fil de l'attente mon esprit se mit a vagabonder. L'attente, oui, mais l'attente de quoi? L'attente d'un monde meilleur, l'attente de la justice? L'attente est le début du néant, la fin de l'espoir. Il ne faut pas attendre mais passer à l'action, et moi, j'étais immobilisé, incapable de faire le moindre geste, impuissant face au temps qui passe.
Des bruits de pas? Des voix? Est-ce mon esprit qui me joue des tours? Non rien. Toujours rien. Rien comme le néant vers lequel la société bouzouk se précipite. Rien, du vide. Du vide comme ce que propose le patronat. L'attente, l'immobilisme, la rage de ne pouvoir lutter pour le Peuple.
Numéro Goz! Voilà ton repas! Et ça va être l'heure de ta promenade!
Je fut réveillé par la tiédeur d'une soupe au grenaud faisandé jeté sur mon visage. Aussitôt deux gros bras vétus de blouses blanches me transportèrent hors de la pièce.
Dites moi où je suis?
T'es à l'asile vieux! Et on va t'emmener prendre un bol d'air fraiche. Les fous de ton espèce il faut pas trop les laissés confinés....
Je ne suis pas fou! On m'emprisonne!
Ouais, ouais, c'est qu'ils disent tous. Je suis pas fou mais je vois des crocomouths roses! Ah ah ah!
On m'a capturé et jeté dans...
Tu te la ferme ou je te bâillonne?
J'ai tenté de me débattre, agité les pieds, essayer de mordre l'un de ces gros bras. Je tombai sur le sol carrelé, et mes souvenirs s’arrêtèrent ici.
Ô Héros de la Révolution ! Ne t'inquiète pas, garde ton esprit insoumission car tes camarades te tendent la main et ne laisseront jamais l'un des leurs au prises des despotes !
Héros tu es , Maire tu seras !
....Zorba....Zorba....
Cette voix.....
....Zorba....Zorba....
c'est toi? Comment est-ce possible?
....N'oublie pas ta promesse. N'oublis pas ton destin, Zorba....
Pourquoi m'avoir abandonné? Pourquoi m'avoir laissé seul?
Je ne t'ai pas laissé seul. Je suis toujours restée à tes cotés. Partout où tu es allé. A présent je suis encore là, près de toi. Tu n'as rien à craindre.
C'est à toi qu’Ils vont faire du mal! Il nous faut partir, le plus vite possible, partir loin et faire ce que nous avons toujours désirer. Bâtir enfin quelque chose de neuf loin de la barbarie de ce monde.
Mon sort n'est déjà plus entre tes mains. Ils ont déjà tout décidé.
Ils? Qui sont-ils?
Ils sont partout.
Mais que veulent-ils? Ils ne pourront plus nous séparer, je viendrais te chercher et ensemble nous changerons le destin de la terre.
Nous voulons des renseignements....
Les renseignements? Quels renseignements?
....
Des renseignements, des renseignements, des renseignements.
Est-ce une illusion? Suis-je de nouveau dans la cave où je suis arrivé? Quelle heure est-il? Où suis-je? Sa vision n'était-elle que le fruit de mon imagination?
Nous voulons des renseignements et tu parlera que tu le veuille ou non.
Vous n'en aurez pas!
Numéro GOZ....
Mon nom est Zorba!
Là où nous sommes, cela n'a aucune importance. Tu n'est plus rien, tu n'existe plus..
Les Bouzouks se souviennent de moi. A l'heure actuelle ils cherchent à me libérer!
Le monde que tu a connu n'est plus, tout comme tes camarades. Le monde a changé Numéro GOZ. Tu ne peux plus retourner en arrière. On ne retourne pas dans le passé. Tout ce que tu peux faire c'est nous donner des renseignements.
Des Renseignements? Des renseignements sur quoi? Je ne vous dirai rien!
Tu parlera Numero GOZ, car tu sais que c'est pour ton bien. Si tu veux changer le monde dans lequel tu vie, il te faut parler.
Je ne révèlerai rien même sous la pire torture!
Bon, puisque tu nous y invite... Apportez la plume de pioukpiouk et chatouillez moi-le!
Tu ne me laisse pas d'autre choix, Numéro GOZ
[A une dizaine de mètres de la cave où Zorba est visiblement retenu, une voix assez mûre et plutôt connue se fait entendre.]
Qu'en est-il du numéro GOZ ? Il a parlé ?
Non, monsieur. Nous allons passer aux choses sérieuses.
Rappelez-vous bien, privation totale de Bierrouïoli et de Raki. Vous avez quartier libre pour les tortures.
A vos ordres.
Allez les zoukettes! Il est temps de se lever et de vous faire belle pour aller casser des cailloux! Et je veux pas de chochottes aujourd'hui ni de types qui s'enfuit car sinon se sont toutes ces petites copines qui paieront le prix! Quoi t'as la malaria et que tu peux pas bosser? J'm'en fous tu vas bosser quand même, de toute façon on n'as pas de médicazouks pour toi!
Allez debout les Tartouzes! Bandes de renégats de la société! Lie de la bouzoukanité! Ennemis de la cause du peuple! Vous allez vous lever et commencer à bosser! J'vais vous faire roter du sang! Interdiction de rire et interdiction de pleurer! Vous n’êtes rien! Du sac à purin! Du branlomane végétatif! Même les crocomouths du bord de la rivière ne veulent pas vous manger tellement vous êtes infectes! TodZ à coté de vous c'est une pâtisserie en sucre qu'on déguste avec délectation alors que vous, même un mendiant affamé du marché noir n'oserait même pas vous bouffer même si vous êtes gratuit!
Bandes de sac de nœud! J'vais vous dévisser la tête et vous vomir dans le cou! Activez vous!
Bien avant l'arrivée du gardien, la chaleur commençait à monter dans le baraquement de taule dans lequel nous étions alors que le jour venait à peine de se lever. Entassés à 20 dedans, ces cahutes étaient glaciales la nuit, brulantes le jour, et complétement inondée à la moindre averse qui ne manquait de tomber au moins une fois par jour. Lieu de notre seul repos, notre abris de fortune était là pour nous rappeler que quoique nous fassions, nous étions à la merci de nos geôliers comme de la météo.
Digoule, si l'enfer devait porter un nom se serait celui-ci. Digoule. Longtemps j'ai cru que c'était un mythe, qu'un tel lieu ne pouvait existé et pourtant, cela faisait des mois que je m'y trouvait dorénavant. Digoule, la vallée où les espoirs s'évanouissent, la vallée de l'oubli, au cœur de la jungle la plus profonde, loin de toute civilisation.
Je me levai et regardais mes camarades. Tous avait le visage creusé par la faim et le corps émacié par la maladie. Dans cet enfer qu'est Digoule, il est difficile de savoir quel est le plus dur, le travail pénible de la journée, les attaques incessantes des animutants plus ou moins féroces ou vecteur de maladies, les conditions de survie dantesques dans lesquels nous sommes réduits, ou pire que tout, la perte de l'espoir de revoir Vlurxtrznbnaxl.
Agou lève toi! Il va falloir y aller si nous ne voulons pas devoir nous passer de repas ce soir!
"Schnibblesque Zloterie que celle-ci, Schnibblesque Zloterie que celle-ci, Schnibblesque Zloterie que celle-ci, Schnib...
Ses propos sont complétement incohérents. Il est atteint par la fièvre des marais!
"Schnibblesque Zloterie que celle-ci, Schnibblesque Zloterie que celle-ci, Schnibblesque Zloterie que celle-ci, Schnib...
Le schnibble ne peut rien pour lui... il n'y a plus qu'a souhaiter qu'il se rétablisse au plus vite.
Enigme n°5 : Avec ce programme, ça va faire du monde à la maison !
Indice : Il n’y a que les grazouks qui ne changent pas d’avis.
Garder espoir de la libération, était tout ce qui pouvait me faire tenir. Agou aussi avait cet espoir, mais il le plaçait dans le schnibble. Il ne cessait de nous dire chaque jour des prières et invoquait le schnibble pour que notre journée soit moins pénible. Force est de constater que les plus dévots ne sont pas épargnés par les fléaux du camps.
Coupé du monde extérieur au plus profond de la jungle, c'est à nous de nous procurer nos propres moyens de subsistance. Pour cela les gardiens nous laissait un peu de temps libre en début et en fin de journée, mais ce temps était bien insuffisant pour satisfaire tous nos besoins. Comme à notre habitude, nous nous divisions en plusieurs groupes. Certains allaient s'occuper du potager duquel nous espérions tiré une maigre amélioration de notre repas quotidien, si du moins les récoltes n'étaient pas ravagés par la pluie, d'autre allaient au point d'eau chercher de quoi boire et faire la lessive. Bien que la rivière se trouvait en contrebas du campement, nous avions renoncés depuis longtemps à y aller puiser de l'eau, car elle était infesté de crocomouths, et nuls n'osait plus prendre le risque de s'y aventurer. Notre seul point d'eau accessible était un petit étangs, auquel nous pouvions accéder après une longue heure de marche en traversant la jungle. Une fois sur place, nous devions nous dépêcher de faire ce que nous avions à faire, si nous voulions arriver à temps pour les heures de travaux forcés. Le moindre retard était sanctionné de la plus sévère façon qu'il soit.
Ne pas perdre espoir! Ne pas perdre espoir! Un jour nous sortirons de ce camps, un jour la Révolution triomphera et nous permettra de bâtir un monde meilleur. Le jour de notre libération sera celui de la libération de tous les bouzouks, quand ceux-ci apprendront les conditions dans lesquels nous avons étés détenus, et quand les bouzouks sauront les noms des camarades qui ont disparus.
J'ai été enfermé sans aucune forme de procès. La démocratie que nous propose le pouvoir des riches et des puissants n'est bonne qu'à opprimer le peuple. Les défenseurs du peuple sont réduits au silence, dans l'enfer du camps de Digoule.
Dernière modification par Obey (2954-08-01 13:13:04)
Journal intime d'une MLBiste
14 avril 2954
Cher journal,
"L'asile, si tu n'es pas fou quand tu y entres, tu l'es quand tu en sors."
C'est ce qu'on m'avait raconté à propos de la Maison du Bonheur. Je commence à comprendre pourquoi.
L'opération catapultage s'est déroulée à merveille ce soir. Les 18 infirmiers accompagnant le Maire n'étaient par contre pas prévus dans l'équation de Diamanx. Je me suis retrouvée ceinturée et entraînée dans les couloirs en moins de temps qu'il n'en faut à Nuko pour prononcer "Vlurxtrznbnaxl".
Par chance, ils ne m'ont pas fouillée. Me voici donc dans la salle commune, avec un crayon, mon journal, et 2 struls en poche. Entourée de fous.
Si tu voyais ça, cher journal.
J'ai croisé un prêtre qui, à trop vouloir se rapprocher du Schnibble, en avait sniffé un morceau périmé. Il croit que nous sommes sur la voie, que la quête approche. Il erre d'un bout à l'autre de la pièce en nous parlant de révélation, de paroles saintes et d'illumination. En parlant d'illumination, il ne semble clairement plus avoir la lumière à tous les étages.
Et le petit jeune là-bas au fond, il me fait un peu de peine, il répète sans cesse que c'est une erreur, que c'est le vieux qu'il fallait embarquer, que ce sont les services administratifs qui se sont trompés, et il bave un peu.
Ceci dit, le plus fou d'entre tous, ce doit être le Bubool. Il a un discours très cohérent, puis soudain, se met à parler une langue incompréhensible, a de la mousse au bout de la trompe, et se balance compulsivement.
Et puis, il y a le Maire. Ils l'ont enfermé dans une pièce à côté, il est à l'isolement. Mais ce doit être celui qu'on entend le plus. Par moments, ça crie beaucoup, c'est pas très compréhensible, mais il a l'air sacrément allumé. C'est généralement suivi d'un bruit sourd, et on est tranquilles pendant quelques minutes.
Je dois te laisser, journal, c'est l'heure de la distribution des cachets. J'ai beau répéter aux l'infirmiers que je ne suis pas folle, il ne me croient pas. Je pense qu'ils sont jaloux de mon intelligence, après tout, je suis arrivée ici sans l'aide de personne.
Demain, il faut que je parte à la recherche de Zorba. J'ai le sentiment qu'il n'est pas loin.
Journal intime d'une MLBiste
15 avril 2954
Cher journal,
Les pilules m'ont assommée cette nuit. Je comprends pourquoi peu des bouzouks enfermés ici ne portent pas de camisole : pas besoin, avec cette petite prison invisible! En tous cas, je me retrouve toute groggy ce matin. Je me demande s'ils en ont filé à Zorba! J'ai jamais trop touché au raki, j'sais pas si c'est le même genre d'effets, mais ça l'aide peut-être à tenir le coup...
Une chose que je n'avais pas prévue avant de me retrouver ici non plus : ils fournissent pas la bierro! C'est difficile de se réveiller et de n'pas pouvoir profiter de ses habitudes matinales. L'effet des cachets commençait à s'estomper tantôt, et je me suis rendue compte que j'étais assise adossée au mur, la main tendue avec un petit gobelet en plastique. Bubool est même passé y jeter un bouton de sa veste en me faisant un clin d'oeil insistant. "J'répèterai rien" qu'il m'a dit... Puis, à la vue des infirmers qui arrivaient dans la salle commune, il a recommencé à baver et à baragouiner dans un langage incompréhensible. L'est vraiment bizarre celui-là.
Les infirmiers ont ramené Diego dans la grande pièce, avec tous les autres fous. "Inoffensif" qu'ils disent. J'ai quelques doutes cependant. Par moments il se réveille, se met à courir en parlant de struls et de taxes, mais il finit toujours par s'assommer contre un mur.
Moi, il me fait un peu peur. J'évite de trop me faire remarquer pendant ses phases d'activité. Je crains qu'il ne flaire la pauvreté que je dégage et qu'il devienne agressif.
15h17
Le petit manège de Diego continue. J'ai réfléchi à comment sortir de là et partir à la recherche de Zorba. Impossible tant que l'autre allumé présente des signes d'instabilité. En passant devant moi tout à l'heure, il a même un peu grogné.
J'ai essayé de l'amadouer en faisant tinter les 2 struls qui me restaient en poche. Cet abruti s'est mis à quatre pattes, les oreilles dressées, la trompe flairant la taxe. J'avais si peur qu'il se jette sur moi que je suis restée pétrifiée contre le mur. Finalement, il s'est relevé et a à nouveau filé droit contre un mur.
Je crois que je vais attendre le prochain tour, et dès qu'il s'assomme, je tente une échappée. Je ne vois pas d'autre solution.
22h26
J'aurais jamais dû montrer à Diego que j'avais 2 struls en poche. Il s'est réveillé tout à l'heure, je l'ai regardé courir dans tous les sens en attendant sagement qu'il s'évanouisse à nouveau. La zlot c'est qu'il a finit par s'arrêter net devant moi. Il s'est accroupi et s'est agrippé à ma jambe.
Voilà 2 heures que je poireaute là avec l'autre taré endormi à mes pieds. C'est qu'il tient bon le bougre!
Cela fait plus d'une journée que je suis ici, et pas de nouvelles de Zorba. Je ne vais pas avoir le choix : si je veux sortir de cette pièce, il va falloir que j'embarque l'enstrulé avec moi.
Bouges toi de mon fauteuil! T'es sur mon fauteuil! Tu vois pas qu'il y'a mon nom écrit dessus!
Pardon, Je ne savais pas que c'était ton fauteuil.
Je regardais l'air éberlué le bouzouk qui me faisait quitté ce qui était son fauteuil... Je découvrais l'endroit dans lequel j'étais, une grande salle, peuplée d'innombrables bouzouks, presque entassée les uns sur les autres, pleurant, beuglant, atone, avachis.
Je ne comprend pas ce que je fais ici, ils m'ont enfermés...
Hey mais t'es un nouveau, tu me donne combien pour que je te fasse la visite? Tu me donne combien? Tu me donne combien? Je te la fait pour 5000 struls, t'as 5000 struls? Dis t'as 5000 struls? Alors Jim t'as 5000 struls?
Heu....
Ah c'est super! Alors je te fais visité. Tu vois là ils sont tous complétement frapadingues. Toi t'as pas l'air frapadingue remarque, à moins qu'ils t'ont bourrés de drogues? Ils t'ont donnés quoi? Ptites boules roses? Cachets bleus? Combien? Combien? Il faut connaitre les doses, car une goute de trop et c'est un poison et tu te retrouve lobotomisé comme ce bouzouk là bas. Tu vois, moi je fais très attention à ce qu'on me donne! Je fais très attention! Je fais très attention...je fais très attention....
Là t'as les jeux tu vois, ça sert à te lobotomisé par toi même! Tu peux jouer au plouk, y'a rien de pire. Car tu joue, tu joue, tu joue et tu t'arrete pas et tu t'arrète pas! Et tu deviens complétement marteau avec ça! Là y'a les gobelets de bonneteau et là les Monsieur Schnibble, dans leur cages, ah ah! Ils les laissent pas sortir ah! ah! Ils se disent qu'avec ça on pourrait devenir lucide les zloteurs! Alors que nous ont aimerais bien les libérer!
Il me faut envoyer une missive....
Missive? Héhé....Mais t'es complétement maboule! Regarde ces fendus! Si ils nous laissait écrire des missives, la folie se répandrait partout dans la ville. Elle s'insinuerait dans l'esprit de ces pauvres bouzouks saints d'esprits! L'infection carrément ! Des barjots partout, la folie épidémique ! En fait, il y a très peu de gens qui sont fous ici, j'dis pas que toi tu l'es pas hein ? J'dirais même que t'as l'air... carrément déjanté ! Mais c'est pas pour ça que t'es ici ! Non, c'est pas pour ça, c'est pas pour ça que t'es ici ! C'est uniquement à cause du système...
Ça, c'est la télévision, tout est là ! Tout est là ! Regarde, écoute à genoux, prie ! Les offres d'emplois! Plus de struls, plus de struls! Toujours gagné plus de struls et produire toujours et encore plus! Nous on sert qu'à ça, ramener des struls! Produire, consommer, consommer, consommer. On sert à ça, et si tu bosse pas, si tu fout rien que t'as pas le transportozon neuf, un plastron électronisé, des lunettes à zieux bleus, t'es rien! Rien! Un malade mental qu'on enferme, un paria de la société et on te force à travailler, à payer tes taxes, à voter pour le maire en place! T'es rien, un frapadingue!
Si tu veux regarder une émission, il faut demander à l'infirmier, mais à l'avance! A l'avance! Car si tu demande ton émission après qu'elle est diffusée, bah tu peux pas! Tu peux pas! Tu peux pas retourner dans le passé. Ensuite t'as le choix entre TV KAH et TV KAH! Car tu sais pourquoi? Non tu ne sais pas? Il te prenne ton temps de cerveau disponible et te font bouffer de la propagande, la propagande du maire, des bonnes mœurs, de la secte et des patrons! Toujours! Toujours! Toujours!
Comment on fait pour sortir d'ici?
Ah ah ah ah! Tu sors pas! Tu pense bien, beaucoup ont déjà tenté de s'évader, beaucoup beaucoup beaucoup. Ils lesont tous rattrapés et envoyés à l'isolement, dans une boite. Non si tu veux sortir....tu peux pas sortir en fait, non c'est impossible.... car ils nous surveillent! Ils nous surveillent et sont partout, partout partout!
Qui sont-ils?
Je ne peux pas t'en dire plus car sinon ils vont m'embarquer! Et ceux qui se sont fait embarquer on les a plus jamais revu. Plus jamais, jamais. Mais ne leur dit rien. Ne leur dit rien du tout! Moi ils voulaient avoir des renseignements, je leur est rien dit! Rien dit du tout Jim! M'entends tu Jim! M'entends tu!
Le travail que l'on nous impose au camps est des plus pénibles. Nous devons pomper, pomper et encore et toujours pomper. Nous ne savons pas quelle est la finalité de tout ceci. Certains de mes camarades disent que cela sert à pomper le Cosmogol 999 afin de faire décoller une grande fusée qui permettra de sauver la bouzoukanité, mais à vrai dire, je crois qu'à force de pomper ils aient perdu un peu la raison. Quoi qu'il en soit, il semble que ce mécanisme de pompe servent à quelque chose d'autre, à en croire les tuyaux qui relie nos pompes et vont se perdre, loin dans la jungle en longeant la rivière.
Pomper, pomper, pomper, et encore pomper. Le mystère demeure insolube et la finalité de ce travail se perd dans toutes les conjonctions, jusqu'à celle même de l'origine de ce camps, où des bouzouks enferme d'autres bouzouks, les coupant de toute civilisation. Cruelle barbarie d'un monde où l'on ne peut agir.
On m'a envoyé ici sans le moindre procès, sans la moindre explication. De quoi suis-je coupable? De quoi peut-on m'accuser. En y réfléchissant bien, oui, je suis coupable de nombreuses choses contre Vlurxtrznbnaxl.
Oui je suis coupable de dénoncer sans cesse la corruption qui enferme les bouzouks dans la misère.
Oui je suis coupable de vouloir un monde meilleur où chaque bouzouk serait libre et égal avec son frère.
Oui je suis coupable de m'élever contre la zloterie ambiante et de dénoncer la caricature de démocratie que l'élite nous impose sur la Colline Pourpre.
Oui je suis coupable de dénoncer le mensonge que l'on proclame comme vérité aux bouzouks.
Oui je suis coupable de dire aux bouzouks de penser par eux même, de se lever et de s'insurger contre la tyrannie des bonnes mœurs, contre l'illusion du schnibble, contre le patronat qui ne cherche qu'à tirer des bénéfices des bouzouks.
Oui, je suis coupable de puiser ma force du peuple, de me battre avec le peuple, et pour le peuple.
Oui, de tout cela je suis coupable, mais aux yeux de ceux qui me détienne, mon vrai chef d'inculpation est de m'opposer à eux, car je suis coupable de rêver. Oui, je suis coupable de rêver à un monde meilleur, de rêver à la Révolution. Oui, je suis coupable d'être épris de liberté!
L'attente dure depuis trop longtemps. Depuis combien de temps suis-je dans ce camps? Bientôt près de deux ans. Beaucoup de camarades sont partis, emportés par la faim, la maladie, les crocomouths. Au camarades que nous ne pouvions oubliés, se sont rajoutés de nouveaux bouzouks pour remplacer ceux disparus. En discutant avec eux, j'appris qu'ils étaient majoritairement chômeurs, et comme moi furent arrêter du jour au lendemain, jetés dans une boite, avant de ce retrouver ici, parmis nous, contraints à travailler sur la grande pompe.
A chaque nouvel arrivant, nous étions là pour tenter de l'aider de s'adapter, lui donner un coup, soigner ses blessures, mais surtout demander des nouvelles de VLurxtrznbnaxl, savoir qu'étaient devenus nos proches, si on se souvenait encore de nous. De chacun de leur discours, se dressait un tableau de plus en plus noir de la Colline Pourpre. Diego, le maire avait décidé de clôturer les élections, de s'autoproclamer maire à vie. L'économie était sous la coupe des struleone, qui dorénavant achetais directement la production des entreprises pour la revendre au marché noir, ceux qui n'acceptait pas cela était jetés dans une boite, et envoyer loin de la ville, probablement dans d'autres camps que celui-ci. Tous tremblait de terreur en entendant les bruits de bottes de la bouzoupolice au service de la mafia, mais tous craignait encore plus leur redoutable police secrète dont personne dont personne n'arrivait à mettre un visage dessus, sans compter la peur de se faire dénoncé comme un éléments subversif par un ami, un collègue, en échange d'une poignée de struls, ou une bouteille de gnoulze.
Que faisait le MLB? Nul le savait. Les rumeurs prétendaient celui-ci existait toujours et œuvrait pour lutter contre le pouvoir totalitaire de Diego, mais il était impossible de déterminer si les membres du MLB avaient étés embarqués ç la suite, car du jour au lendemain, on entendit plus parler du Mouvement.
Il était temps pour moi de partir, de fuir, de tenter enfin de quitter ce camps maudit et de retourner à Vlurxtrznbnaxl. Nous étions quelques camarades à avoir longtemps préparé ce projet, et pour nous ils n'y avait d'autre issu viable que de tenter de fuir par la rivière, sur un canot de fortune que nous avions pu discrètement fabriquer et cacher.
Oui, il était temps pour nous de partir, d'être enfin libre.
Journal intime d'une MLBiste
16 avril 2954
Cher journal,
Me voici enfin sortie de la salle commune!
Pardonne-moi si j'écris mal, je me suis planquée dans la placard à balais (c'est la seule porte qui n'était pas fermée à clefs sur ma route), et il fait tout noir.
L'enstrulé m'a finalement été d'une grande aide. Je ne m'étais toujours pas débarrassée de lui ce matin. Il n'a pas cessé d'alterner entre ses phases d'hystérie, à me crier dans les oreilles ses histoires de taxes, de struls et de mensonges. C'est qu'il s'est attaché à moi, le bougre. Et pas au sens figuré.
J'ai dû attendre la fin de la distribution des cachets pour passer à l'action. J'avais compté : à partir du moment où on me fait avaler ces foutues pilules, il me reste 47 minutes avant de m'effondrer, soit 3 rondes des infirmiers dans les couloirs, ou encore 5 ou 6 annonces d'une apocalypse imminente par le Schnibbleux, ce qui équivaut à environ 3 cycles du Maire allumé.
Dès que les infirmiers ont quitté la salle commune, j'ai mis mon plan en route. Le fou furieux toujours accroché à ma jambe, j'ai pris mon courage à deux mains, et me suis traînée jusqu'à la petite porte du fond. J'te jure, il pèse son poids! Je me demande s'il ne s'est pas fait greffer un foie en or.
Bref, après avoir dessiné un gros "T A X E" sur le mur, avec une flèche pointant vers la petite porte, je suis retournée me rasseoir contre mon mur, traînant la patte à laquelle était toujours accroché l'autre taré.
Et j'ai attendu. C'est qu'ils avaient dû lui mettre une sacrée dose, les infirmiers, j'ai cru qu'il ne se réveillerait jamais.
Mais il y a 5 minutes, oh joie!, Diego a ouvert les yeux. Il a commencé à crier, une nouvelle fois, alors j'ai pointé du doigt vers la porte du fond. Et là, ce fut le miracle. Une lumière a éclairé son regard, et il s'est jeté à corps perdu contre la porte. Le premier choc n'a pas été suffisant. J'ai eu peur qu'il se ne se lasse, mais il a continué. Il lui a fallu une bonne dizaines de fois avant de s'assommer. Il commence à avoir la tête dure.
Toujours est-il que la porte a cédé au dernier essai. Je me suis donc jetée à l'extérieur. J'ai tenté pendant un moment de refermer la porte derrière moi, pour ne pas me faire repérer, mais il était trop tard : les infirmiers revenaient distribuer la deuxième dose de la journée.
J'ai donc couru dans les couloirs jusqu'à trouver ce placard à balais. Il est tombé à pic, ça a l'air d'être là qu'ils rangent leurs trousseaux de clefs.
Je te laisse, cher journal, il est l'heure de repartir à la recherche de Zorba.
Journal intime d'une MLBiste
16 avril 2954
20:54
Cher journal,
Il est là! Dans mes bras! Je l'ai retrouvé! Il va bien! Enfin, presque.
J'ai eu du bol. Après avoir filé en courant avec le trousseau de clefs en main, j'ai pris le premier couloir à gauche, le deuxième à droite, puis j'ai remarqué la petite porte verte du fond. Et puis là, je n'sais pas, l'inspiration, je me suis dit "tente celle-là". J'ai donc essayé les clefs une à une dans la serrure, la porte s'est ouverte, et je suis tombée sur la réserve de camisoles. J'ai donc décidé de faire demi-tour, en essayant les clefs dans une porte de temps en temps. Je crois avoir pris la première à droite, puis j'ai continué un peu le long des couloirs avant d'arriver devant une porte à double-battants. Je l'ai ouverte mais suis tombée trompe-à-trompe avec un infirmier. Je me demande s'ils ne sont pas nourris aux cachets ceux-là aussi, il n'était pas bien vif, j'ai eu le temps de faire demi-tour et d'aller me planquer derrière la première porte trouvée.
J'ai éteint la lumière pour ne pas me faire repérer, et me suis assise dans le noir, en essayant de calmer ma respiration. Et là, je te raconte pas le cauchemar. Tu vois les histoires qu'on te raconte quand tu es petit, que si tu ne t'endors pas avant la dernière sonnerie de l'horloge de la Mairie, le crocomouth masqué viendra te rendre visite? Bah pire.
J'ai senti un souffle dans mon dos, je n'osais plus bouger, je préférais me faire dévorer par je-ne-sais-quel monstre sanguinaire qu'ils cachent au fin fond de la Maison du Bonheur sans avoir le temps de croiser son regard.
Puis, tout à coup, j'ai entendu un son lugubre. "Raaakiiii!", que ça disait. Une poussée d'adrénaline m'a permis de me relever aussi sec et de me jeter sur l'interrupteur. Je me suis retournée, et là...
Pauvre Zorba. Si tu voyais dans quel état ils l'ont laissé. Il était assis là, le regard dans le vide, un peu de bave sur le coin de la bouche, la trompe en berne et des cernes qui prennent tout son visage. Folle de joie, j'ai voulu lui sauter dessus, mais il a pris peur! Le pauvre, il s'est réfugié dans un coin de la pièce. Je ne l'avais jamais vu ainsi, même lors des plus longues soirées du QG. (Et pourtant, cher journal, toi tu le sais bien, j'en ai vu des choses, aux caves du MLB.)
Je ne savais pas quoi faire, puis je me suis souvenue que denada m'avait fait un cadeau avant mon décollage. J'ai fouillé dans mes poches et l'ai retrouvée : la pipe à raki! Je me suis doucement approchée de Zorba en la lui tendant. Je l'ai vu se calmer petit à petit, il avait l'air rassuré. Il m'a pris la pipe des mains, l'a serrée très fort contre lui, et m'a lancé un regard plein d'espoir. (Je ne sais pas s'il m'a reconnue, mais tu te doutes bien, cher journal, de la fierté que j'ai ressentie à ce moment-là : mission accomplie! Faudra que je réfléchisse à en rajouter un peu quand je raconterai tout ça aux potes. Avec un peu de chance, le leader ne se souviendra pas et ne pourra qu'acquiescer.)
J'ai mis son bras par-dessus mon épaule et l'ai traîné hors de sa cellule. J'ai vu des infirmiers arriver en courant de l'autre bout du couloir. J'aurais pu m'enfuir, mais avec le poids mort que je portais ('core plus lourd que l'enstrulé, j'te raconte pas...), impossible de quitter les lieux à temps.
J'ai été surprise qu'ils ne se ruent pas sur nous. En fait, ils venaient nous chercher, tout simplement pour nous foutre dehors. "Ordre du Maire" y paraît. J'ai pas trop compris, le Maire, la dernière fois que je l'ai vu, il s'assommait en fracassant ma porte de sortie. Il a dû perdre la boule.
Du coup, tout est bien qui finit bien. Nous nous sommes fait raccompagner jusqu'aux caves du QG, j'ai installé Zorba dans un fauteuil et lui ai allumé un raki.
J'entends des pas dans les escaliers, ce doit être Obey qui arrive pour prendre la relève et veiller sur notre leader.
Je te laisse, cher journal, j'ai à faire. Deux jours à rattraper, ça commence à me manquer...
Cela va faire maintenant plusieurs jour que nous avons réussi à nous échapper du camps et que nous remontons le fleuve sur notre canot de fortune. Notre destination est inconnue, mais plus loin nous serons de cet endroit infernal qu'est Digoule, mieux nous nous porterons. Au fil de la remontée du fleuve, la jungle est devenue de plus en plus dense, de plus en plus inhospitalière. Des rives, nous entendons parfois les bruits des animutants sauvages, avant que tout le bassin du fleuve ne replonge dans le silence. N'ayant pu emmener grand chose, nous sommes obligés de nous rationner, mais il arrivera un moment où nous seront obligés de nous arreter sur la rive et chercher de l'eau, si nous ne désirons pas mourir de soif.
Là! Regardez! Un ponton! Peut être trouverons nous quelqu'un qui pourra nous aider. Souhaitons le du moins.
Nous avons accosté dans ce qui semblait une exploitation, reliquat d'un passé lointain où le temps semblait s'être arrété à jamais. Du ponton partait un chemin broussailleux qui fendait la jungle. Je décidai de partir en éclaireur et de laisser les autres près avec le canot et ainsi je m'enfonça vers l'inconnu.
Après une longue de marche, sur ce chemin qui pourfandant la jungle, j'arrivai dans une surprenante clairière en cet endroit. Je fut encore plus surpris de ce que je découvrit, une haute batisse noire, monolithique, sans toit, ni fenêtre, si ce n'est une ouverture en sa base d'où émanait une lumière blanche.
Intrigué, j'y entra.
Nous vous attendions, Numéro GOZ
Qui etes vous?
Cela n'a plus aucune importance à présent. Et de toute façon, nous commençons à fatiguer de nous répéter, avez vous enfin décidé à parler?
Ne leur dit rien, je suis à tes cotés, ne leur dit rien....
Voyez vous Numéro GOZ, je comprends que vous soyez réticent à nous divulguer les renseignements que nous désirons, mais il en va peut être de votre salut. Voyez vous, nous avons reçu une proposition fort interessante de la part d'un certain chef d'entreprise qui aimerait beaucoup vous avoir à votre service et croyez moi, ce que vous avez vécu précédemment, c'est de la pisse de chazouk à coté, mais par égard pour vous, nous avons refusé cette offre de grenaud comme il aime à appeler tout le monde
Mais quel est le but de tout ça? Le camps... ce monolithe.... vous.....
Mais que croyez vous Numéro GOZ que nous désirons? Le pouvoir, l'argent, l'emprise sur Vlurxtrznbnaxl nous l'avons déjà.... ou plutot nous l'avons eu, vu que cette misérable bourgade n'existe plus. Non, vous etes détenteurs de secrets qui serait susceptible d'énormément servir à notre cause.
Quelle est votre cause? Je ne collaborerais pas avec vous! Libérez moi sur le champs.
Bien, Numéro GOZ, venez avec moi, montons ensemble en haut de cette tour, il est temps pour moi de vous dire la vérité.....
Obey se réveilla doucement.
Doucement il reprit possession de son corps.
Quelque chose le perturba cependant.
Le Mur. Ou était donc ce foutu Mur sur lequel il était la veille?
Obey, mon p'tit Obey... Où es tu donc aujourd'hui?
Dans quel foutu Bazar t'es tu donc fourré...
Il ouvrit lentement ses paupières et admira cet environnement nouveau.
Il laissait un Mur derrière lui, il en découvrit 4 autres.
Blancs.
Je... Suis je à l'Asile?
Qui compte les minutes ici? Qui laisse le temps défiler?
Et ma barbe se densifie - On ne me laisser pas me raser...
Normal me direz vous, certains ici sont devenus fous.
Moi? Je ne sais pas. J'attends, car je n'ai pas perdu goût.
Soudain, on tape à ma porte. De l'animation. Enfin.
Hey L'Pouète. V'la tes pillules.
Je peux avoir des pilules rouges? Et des bleues? Des vertes? Je veux faire un arc-en-ciel!
La trappe s'ouvre lentement et un plateau contenant une bouillie infâme et quelques pilules grisâtres est poussé dans la cellule.
Bordel. Les Kamarades ne m'avaient pas menti. On entre sain de l'asile - on y ressort fou...
Et ces pillules... J'aimerais tellement en apporter à Diamanx, qu'il puisse les examiner...
Puis en se relevant, Obey fit son exercice matinal.
Gardien, quel jour sommes nous aujourd'hui?
Et les résultats, c'est pour bientôt?
Silence pesant. Silence oppressant.
Obey vivait cet isolement comme un défi.
Seul dans sa cellule, on ne lui permettait pas de sortir.
Etait ce légal?
Gardien?
Un Bruit de pas résonna dans les couloirs qu'Obey devinait longs.
Quelques cris. Des lamentations.
Puis la porte s'ouvrit.
Une forme. Il en était certain.
Mais habitué à l'obscurité depuis ce qui lui semblait être une éternité, la porte ouverte, et la lumière qui s'en dégageait lui firent plus de mal que de bien.
Refermez donc cette porte, Nom d'un Parchemin vierge!
La porte se referma, et l'obscurité reprit - en maître - possession des lieux.
Je ne vais pas me présenter. Tu n'as que faire des présentations. Appelle moi GLAP. Ce sera plus simple.
Je suis... Attristé.
Tant de talent gâché. Toi, ta prose... La Révolution?
GLAP contint un rire puis se laissa aller. Le Bruit résonna dans la cellule et alerta les asilés environnants.
Tu... Tu crois sincèrement en la victoire du vieux Zorba?
Pas la peine de répondre. Tu me répugnes.
Sache que ton isolement est à durée indéterminée l'Pouète.
Pas de visites. Pas de bruit.
Pas de souvenirs. Pas de Lumière.
Pas d'envie... Pas de Pouèmes?
Puis en s'approchant doucement de mon oreille, GLAP continua.
Tu sais l'Pouète, ici, le temps file et défile...
Bientôt, tu ne comprendras plus. Tu oublieras.
Tu t'habitueras. Tu te formaliseras.
Quelques semaines à l'isolement pour les plus résistants.
Puis quelques semaines avec tes pairs - car tu deviendras fou toi aussi.
Et enfin... Nous te relâcherons.
Ton cerveau lavé de toutes ces conneries Révolutionnaires, je paries que tu iras jusqu'à déserter les coopératives...
D'une voix assurée, je lui répondit.
Faut il être fou pour considérer qu'un Artiste se brisera après quelques semaines d'isolement.
Chaque minute enfermé ici me permet d'intérioriser les maux du monde.
Je peaufine mes textes GLAP. Et puis...
La Révolution vaincra. Et je sortirai.
Sache GLAP, qu'une fois dehors, je te ferai une faveur.
Je te dédierai un Pouème.
GLAP étonné se releva et claqua des doigts.
La porte s'ouvrit et il se retourna.
C'est ce que nous verrons l'Pouète.
En attendant, nous te priverons de repas pour le prochain jour.
Rêvasse donc d'un monde Meilleur. Tu cours à ta perte.
La porte se referma. Puis le silence s'installa de nouveau.
Pas de repas... Je vais devoir économiser mes forces...
Attendre. Attendre que les Kamarades viennent me chercher.
Puis il se posa sur ce qui faisait office de lit, et rêvassa dans le noir.
Seul.
Silencieux.
Jour... Nuit?
Il faisait noir dans la cellule d'Obey. Peu importe l'heure, son ventre le tiraillait. Le Bouzouk n'avait pas eu sa ration journalière de bouillie et seule l'eau perlant sur les parois des Murs vieillis lui permettait d'éviter la déshydratation.
Cependant, Obey, toujours allongé depuis la visite de GLAP ne faiblissait pas. Il conservait ses forces, statique.
De temps à autre, il massait ses jambes afin de faire circuler le sang jusque dans ses orteils engourdis, puis il se remettait dans sa position de base, allongée. Il attendait.
Les cris des asilés venaient parfois déranger ses songes paisibles, des songes dans lesquels la Révolution était victorieuse, et Zorba, en porteur du flambeau tenait la Mairie d'une main de maître.
Un Sourire s'affichait à chaque fois qu'il se rappelait ses Kamarades.
Il viendront me chercher. J'en suis certain. Ce n'est qu'une malencontreuse erreur.
Moi, sur le Mur, et maintenant, entre les Murs...
Je... Je me demande si les gardiens sont au courant de l'élection en cours.
Et puis, quoi qu'il arrive, me diront ils la vérité? Me berneront ils comme ils aiment à le faire avec les autres?
Obey se releva. Il devait savoir ce qui se tramait hors des Murs de cet Asile de fous.
GLAP? GLAP? Tu m'entends GLAP?
C'est l'heure de ma ration. Mon ventre est dévoré de l'intérieur.
Obey n'avait pas faim. Non. Il savait juste que ses paroles allaient attirer GLAP, comme un Grazouk est attiré par un Pioupiouk esseulé et blessé.
Un genou à terre, une main plaquée sur son ventre, l'autre devant ses yeux pour se cacher de la lumière lorsque la porte s'ouvrit soudainement, Obey était fier de sa mise en scène.
Il avait trompé son gardien. Il inversait la tendance.
Cependant il masqua son sourire et laissa échapper un râle comme pour apaiser GLAP.
La Poooorte GLAP, la POooorte...
Mes yeux, ma trompe? Mon ventre... Pitié GLAP, je te serais redevable toute ma vie pour une bonne ration de Bouillie...
En faisait il trop? Il n'eut pas besoin d'attendre longtemps pour le savoir.
Hahaha. Petit Vermisseau. Tu as faim?
Nourris toi de tes Strophes et lèche donc ta Révolution!
Il Rit. Obey eut la sensation que la haine de GLAP s'était renforcée depuis la dernière fois. Y avait il eu le changement tant espéré à l'extérieur?
Obey travailla son adversaire au corps, par des gestes théâtraux et des piteux gémissements.
Mon Cher Pouète... Nous allons faire en sorte d'effacer très rapidement les preuves de ta rétention dans notre "Centre de Cure".
Le Vieux Zorba a triché. Il a violé la volonté du Peuple et s'est auto-proclamé Maire.
Alors le Pouète, es tu choqué?
Choqué, je l'étais. Nous avions gagné. Nous avions Gagné et j'étais toujours là à croupir dans ce trou. Zorba était il en train de déplacer la Colline Pourpre pour me sortir de là?
Je ne savais plus quoi penser. Devais je croire GLAP? Devais je lui laisser la satisfaction de le croire? Je ne savais plus quoi penser, plus quoi imaginer... Ma tête tournait.
GLAP posa sa main sur l'épaule du Pouète. Faussement compatissant, il lui laissa un goût amer dans la bouche.
Révolution? Pas de Révolution?
Tu n'en sais rien, et pourtant je sais ce qui te tracasse...
Si Révolution il y avait, tu te demandes ce que tu fais encore ici.
Si Révolution il n'y avait pas, tu te demandes toujours ce que tu fais ici...
Nous avons nos Raisons Pouète. Nous Brisons du Vandale sur les ordres du Très Haut...
Obey n'écoutait plus. Il se leva, en gardant une certaine dignité qu'il pensait avoir conservé.
Il alla s'allonger sur ce qui faisait office de lit sous les railleries nourries de GLAP qui pensait avoir gagné.
GLAP pensait avoir brisé OBEY.
Si seulement il savait...
Bruit de pas.
Rage.
Grognement.
Conversation stérile.
Que se passe t'il donc en dehors de ma cellule?
Les Bruits de pas s'arrêtent devant la cellule d'Obey.
Deux Personnes semblent discuter.
Non, Non et NON. Il ne sortira pas. Je vois le filet de bave couler de sa trompe.
Je veux qu'il m'implore de lui donner à manger. Il rampera au sol pour des restes tout droit sorti des poubelles.
L'autre lui répond.
Ca vient de la Mairie GLAP. T'y peux rien. Faut le faire sortir.
Et puis, un MLBiste de plus ou de moins dans la...
GLAP coupe la parole à son interlocuteur.
NON. NON... NON! J'peux pas y croire.
Les MLBistes? De la Vermine. Et l'autre qui squatte le Pouvoir...
Aaaaargh.
La porte s'ouvre enfin.
Echange de regard entre GLAP et Obey.
Tu as perdu GLAP. Tu as perdu et j'ai gagné.
Laisse moi aider les Kamarades maintenant.
Tu as perdu.
Obey se positionna devant GLAP et plongea son regard dans le sien.
GLAP était empli de Haine.
Obey sorti vite de la cellule, et se fit accompagner par l'interlocuteur de GLAP jusqu'à l'entrée de l'asile.
La Liberté... Enfin.
Obey se dirigea vers le centre de Vlurx. Il n'avait pas de temps à perdre.
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