Rayonnante. Elle était rayonnante. Était ce le faisceau de lumière sur son corps si fragile qui donnait l'impression que la Bouzoukette était enveloppée d'un Halo Divin? Il ne le su jamais.
Il fut cependant bien vite troublé par la Réalité.
Votre Bierro, lui dit le Tavernier.
Obey reprit ses esprits. Il se répéta que cette Bouzoukette n'était qu'une source d'inspiration. Rien de plus. Une source d'inspiration qui lui permettrait de toucher le peuple. Il ne pouvait y avoir autre chose. Il le savait, le Pouète deviendrait déchu s'il portait en son cœur une muse.
Il présenta la chaise en face de lui à la Bouzoukette, sans laisser entendre le son de sa voix. Il lui fallait prendre l'avantage. Rester de marbre. Il lui fallait montrer qu'il était la légende au Pouèmes, et qu'il devait être considéré ainsi.
Il but une lampée de Bierro, scruta la salle afin de s'assurer qu'aucun Kamarade n'était dans les parages, puis fixa la Bouzoukette. Il le savait, ses yeux si clairs étaient un atout pour lui, d'un bleu doux, ils apaisaient souvent l'interlocuteur.
**Pincemi s'assit sur la chaise que lui présentait le pouète, surprise par tant de prévenance. Elle pensait que les révolutionnaires étaient des bourrins mal dégrossis à la bierro, manquant cruellement de classe et d'éducation.
Mais au fond d'elle, elle savait qu'il n'était pas un simple révolutionnaire, comme il savait qu'elle n'était pas une simple corrompue. C'est du moins ce qu'elle voyait dans les yeux du pouète, qu'elle identifia comme la source de l'infinie douceur qu'elle avait toujours perçue.
Son silence et l'insistance de son regard la troublait. Les intentions d'Obey la concernant restaient pour le moins floues. L'imitant, elle commença à siroter sa coupette, baissant les yeux devant ce regard trop intense.
Il fallait bien rompre ce silence. Elle se décida donc à parler**
Je suis à la fois surprise et ravie de ta venue.
Je devrais commencer par te présenter des excuses pour avoir ainsi bafoué ton art... Mais si grâce à cela, tu es là aujourd'hui, alors je n'ai à m'excuser de rien.
**Malgré la peur d'être rejetée et raillée, encore une fois (spasme à l'oeil gauche), elle esquissa un sourire.
Obey se sentit rassuré par la voix de la jeune Bouzoukette. Il ne s'imaginait pas cette voix si douce, lorsqu'il se tenait fièrement devant le Mur.
Il posa le goulot de la bierro sur ses lèvres, comme pour se donner un instant de réflexion supplémentaire, puis la reposa sur la table.
Bonjour Pincemi. Je me permets de te tutoyer - pas de chichi dans la rue.
Il se stoppa quelques secondes. Il se rendit compte que son discours n'était qu'un dérivé de ses nombreux monologues scandés sur la place publique.
Il pesa donc ses mots et poursuivit.
Je... Je suis curieux. Je suis curieux que l'on puisse s'intéresser à un profil, de nos jours, et non à un physique. Je ne dis pas que mon physique est ingrat - loin de là - mais les diverses marques et balafres naviguant sur mon corps ne sont pas toujours appréciées. Et pourtant... Elles constituent l'essence même de ma personne, de ma lutte.
Pour en revenir à tes doutes - je considère que l'art doit se propager dans Vlurx' et je ne me moque aucunement des personnes qui s'essaient à l'Art. Seuls les adversaires en paient le prix fort! Cependant, je me dois de te poser une question.
Obey prit son temps. Il savait manier les mots, les intonations, il savait faire attendre le moment fatidique. Les mots, où plutôt "ses" mots le conduisaient bien souvent à se jouer de ses interlocuteurs. Il soutint donc le regard de la Bouzoukette.
Pourquoi?
Obey n'en dit pas plus. Il savait que ce mot simple pouvait induire la Bouzoukette en erreur, elle allait se questionner, et seul son honnêteté lui permettrait de répondre.
**Pincemi s'attendait à une question un peu plus précise... "Pourquoi quoi ?" pensa-t-elle. Pourquoi lui ? Pourquoi un pouème ? Pourquoi avoir affiché publiquement son désir de le séduire ? Décidément, il semblait prendre un malin plaisir à la laisser dans un doute perpétuel. Il se taisait, lui laissant tout loisir de se découvrir. Voilà bien une chose qui ne lui faisait pas peur.**
Je ne sais pas exactement ce que tu veux savoir, alors je vais tout te dire.
Pourquoi ai-je voulu attirer ton attention ?
Parce que tes mornes et effrayantes affiches ont imprimé ton nom en moi. Parce que ton art révèle une sensibilité qu'on ne retrouve chez nul autre zouk. Parce que la colère et la rage qui t'habitent allument un étrange feu dans tes yeux, par lequel je ne demande qu'à être consumée. Si tu m'accordais ne serait-ce qu'un soupçon de cette passion...
Et ma foi, aujourd'hui que je te vois, ton fizik m'est des plus agréables. Quant aux cicatrices, elles racontent ton histoire. Nous en portons tous, seulement, certaines sont invisibles...
Le poème que je t'ai dédié affiche clairement mon désir de te séduire, mais mon but, Obey, n'est pas de corrompre ton âme, ni ton art...
**Sa voix se fait alors plus douce, plus caressante**
Je nous vois tous deux allongés, dans une des caves du MLB, moi effaçant cet air renfrogné d'un simple baiser. Je ne veux que te voler un sourire et te faire oublier un instant de poids trop lourd de ton combat perdu d'avance contre un monde qui nous écrase tous.
La séduction, la provocation, l'affection sont mes moyens d'expression.
Pourquoi toi ? Je ne sais pas.
Dans ma caboche, il y a déjà tant de pourquoi qui n'ont pas trouvé de réponse. Les réponses m'ennuient, les raisons m'importent peu et les conséquences m'indiffèrent.
Faut-il un raison à tout, Obey ? Pour une fois, ne te laisseras-tu pas aller sans te poser de questions ?
**Elle baisse les yeux. Elle semble avoir fini de parler. Elle relève alors la tête et le regarde, l'air taquin, avant de lui lancer**
Après tout, quel mal pourrais-je te faire...
Obey écoutait Pincemi avec délectation. Cette belle fleur s'offrait à lui et ne demandait qu'à s'imprégner de sa propre essence... Cependant, il fut choqué par les propos de la belle :
"Un combat perdu d'avance". Ces mots, il ne pouvait les supporter. Quel combat pouvait il être perdu d'avance? Quel combat ne valait il pas la peine d'être mené?
Il en oublia presque la Bouzoukette qui parlait d'une voix suave devant lui.
Il vit cependant le désir dans les yeux de la Bouzoukette - un désir intense qui ne demandait qu'à être satisfait. Une satisfaction qui se devait d'être fournie par lui, le Pouète.
Il se caressa le sourcil puis répondit :
Tout d'abord, jeune Bouzoukette, sache que je ne fais pas parti du commun des mortels. Ayant survolé l'Art traitant du désir charnel - j'en suis aujourd'hui amené à refréner tes ardeurs. La Luxure - très peu pour moi. Le Désir? Il se cultive. Ton désir? Il te consumera.
Je t'ai accordé ce moment à la Taverne car tu attisais ma curiosité. Cependant, je ne suis pas de ceux qui se laissent aller au plaisir sans prendre en compte les conséquences.
Tu es bel et bien troublée, chère Pincemi. Troublée par un manque que tu ne peux satisfaire. Ce manque, tu le remplis constamment par tes conquêtes, éphémères et superficielles, mais ce trou, tu ne le reboucheras pas ainsi.
Je ne ferai pas parti de tes victimes. Je ne serai pas un GLAP derrière un KAH. Je suis une identité, une individualité, un caractère. Les belles paroles, je les prononce, tu les écoutes, mais sache que l'inverse est voué à l'échec.
Il approcha sa main du bras de la jeune Bouzoukette qui, visiblement surprise de ce changement de discours, se figea.
Donne du temps au temps. Cultive cet intérêt. Ressens les émotions, libère ta Passion. Je suis prêt à t'accorder le temps qui te permettra de réfléchir.
Je suis un Pouète. J'ai une certaine classe intérieure. Je ne succombe pas au désir. Je patiente. Je suppose que ce désir s'amplifiera. Il me portera - et me permettra de transposer ces émotions dans mes Œuvres.
Puis en considérant la personne et non les paroles, il ajouta:
Le Strul te tuera. J'en serai évidemment malheureux, mais si tu continues dans cette voie, si tu t'efforces de satisfaire tes besoins matériels, tu modifieras tes besoins primaires et tu tomberas, comme Diego l'a fait avant toi.
Réfléchis à mes paroles protectrices - je ne serai pas le KAHGNEEZIG à te passer dessus ce mois ci. Mais je peux t'apporter bien plus que cela.
Un But? Peut être pas. Un moyen d'extérioriser autrement... Surement.
Considères donc mon offre. Je pèse mes mots. Tu me retrouveras devant le MUR quand tu seras prête.
Il enleva sa main du Bras de Pincemi, puis remis son foulard sur sa trompe. Seuls ses yeux étaient visibles, et il ne put s'empêcher de fixer la Bouzoukette en remettant sa chaise en place. Il farfouilla dans sa besace et y extirpa un parchemin vieilli par le temps qu'il déposa délicatement sur la table, à côté de Pincemi.
Il souhaitait lui apporter non pas des bras pour un soir, mais une passion pour la Vie.
Il ferma la porte derrière lui en espérant s'être fait comprendre par la jeune Bouzoukette. Il verrait cela bien assez vite...
**Plus que déconcertée, Pincemi était déçue et profondément triste. Malgré sa sensibilité et la douceur qui se dégageait de lui, il ne l'avait pas comprise. Il avait eu des paroles très dures, des mots violents et méprisants qui montraient à quel point l'incompréhension, certainement mutuelle, étaient grande. Il l'avait blessée, volontairement. C'est cette préméditation qui lui était le plus pénible.
Que croyait-il savoir ?
S'il était vrai qu'elle s'amusait de sa séduction et qu'elle se délectait de susciter le désir, elle n'accordait ses faveurs qu'aux bouzouks qui touchaient son âme. Ils n'étaient que très peu, et tous ne partageaient pas ses sentiments, bien au contraire.
Oui, elle avait des sentiments pour lui, Obey. Pour l'autre ? Plus encore. Et pour lui ? Une infinie, respectable et respectueuse tendresse et un dévouement sans faille. Et si la force des sentiments était inégale et la durée incertaine, ils n'en étaient pas moins réels et purs. Elle aimait les âmes et les corps, sans tenir compte de l'environnement si peu naturel qui faussait la vérité.
Elle ne voyait pas le mal à exprimer son affection de façon charnelle. Cela lui semblait même, à vrai dire, une chose plutôt naturelle. L'amour, le désir, le plaisir, tous bien plus naturels et vrais que le strul et la révolution, ou même la religion, tous de véritables fléaux pour la liberté et le bonheur.
Quel crime avait-elle donc commis ? Peu importe. Il s'était fait juge, juré et bourreau. Condamnée sans appel...
Il semblait cependant, du haut de toute l'arrogance dont il était capable, penser que malgré tout, elle reviendrait vers lui. Avait-il l'intention de l'humilier encore ?
Les moqueries et les coups bas, elle s'y attendait quand il s'agissait du Cornu. Mais lui ? L'avait-il prise pour une ennemie ?
Qu'attendait-il d'elle, Pincemi n'en était pas sûre. Pouvait-elle le lui donner ?
Une chose était sûre, il ne l'avait pas voulue pour ce qu'elle était... Il voulait la changer, l'opprimer sous couvert de la protéger, lui qui était si épris de liberté.
à cela, elle n'était pas prête... Personne ne valait qu'elle mutile ce qu'elle était. Aussi bleus et troublants soient ses yeux et aussi douce soit sa caresse, les crocs qu'il avait planté dans son coeur étaient trop acérés.
Elle prit malgré tout le parchemin, le rangea dans son sac, sans trop savoir pourquoi, attendit juste le temps d'être sûre qu'il soit suffisamment loin, se leva et partit.
**
Alerté par une de ses balances suiveuses de cobailles convalassants, Nogoud fit une entrée tonitruante dans la taverne des boisanssoifs :
"Je vous demande de vous arrêter !Cette jeune zoukette lascive est ma cob... patiente et elle est mal dans son neurone ! C'est un scandaaaaale ! Vous les pochtrons ignares, à la trompe boursouflée, n'avez vous donc aucune compazion pour une zoukette encore perturbée ??
Il se pencha sur la douce perru... chevelure de la pauvrette ruisseleuse de larmichettes, la mit debout avec un bizz et l'entraina vers la sortie en vitupérant à la ronde
"bande de grenauds au neurone flétri, je vous aurai ! oui, je vous aurai dans mon scanneure un jour et là vous ricanerez moins !
Tavernier, une bierro! Je viens d'apprendre la fermeture de mon entreprise ... Chômeur, retour case départ, direction le polzouk emploi!
Faut que je change ma signature ... Y a plus de Vlurxtrznbnaxl Army .... * commence à sangloter*
**Pincemi arrive toute pimpante. Bien que tenaillée par la dallouz et harassée par un p'tit virusse, elle a retrouvé toute sa pailletance. Elle entre sourire aux lèvres et Gazette sous le bras. Elle va faire une biZouille à melon, pasque ça fait longtemps et que ça lui manquait, lui commande une coupette et va s'installer à une table. En attendant son pétilleux breuvage, elle lit l'article du jour.
Stupeur ! On n'y parle non pas politique ou mairie ou pénurie ou autre truc relou du genre ! On y parle facheune et tendance. On y parle de jeunes et beaux bouzouks, d'activités bue coliques... Elle est ravie de cet article merveilleusement dénué de profondeur bien que légèrement satirique.
Peu t'importe, elle a décidé de le prendre à la ouanegaine et de ne pas y voir d'arrière pensée. La "douce Pincemi" se dit que cet article a dû être écrit avant le fiasco de la veille...
Et n'y ouais, elle est contente. Pour une fois, elle n'a rien à redire contre la Gazette, au contraire...**
Le regard vide, c'est l'esprit préoccupé qu'Anamnesis quitta son bureau... Le casque sur les oreilles, la clope à la trompe.
Je déambule dans les rues interminables de Vlurx, les synthés et les mélodies planantes résonnent dans mes oreilles !
En arrivant devant la taverne...
Léger soupir...
Comme une impression de déjà vu !
Pousse les portes de la taverne et sans même regarder autour de lui Anam' file vers le bar...
C'que vous avez d'plus fort ! Et qu'sa groove !
*Après une journée intense en affaires, c'est lessivé que Bubool se rend à la taverne, il aperçoit son ami Anamnesis affalé au comptoir*
Ola l'ami ! Rude journée je présume?
*Il s'asseoit à côté d'Anamnesis et demande une bierro à Melon*
Anamnesis tourne la tête et reste silencieux quelques secondes avant de répondre !
Hm. En effet, pas facile tous les jours ! N'en parlons plus, et santé !
Approche son verre a celui de Bubool...
Trinquons !
Avale son verre d'une traite !
*la trompe en l'air, cari entre dans la taverne ... il est bizarrement bien habillé (pour une fois qu'il n'est pas awalpé ...) sent bon l'eau de colle augne ... a croire qu'il a lu la gazette et se la pete*
Bonsoir gente dames et gens te le maine .... une coupe champ' pliiiiiiiiiiz ...
Dernière modification par caribuzouk (2954-04-20 22:28:48)
*Après être passée par son entreprise pour annoncer son retour, Zoukielle arrive devant la taverne toute pimpante ...hésite à pousser la porte ...il s est peut être passé beaucoup de choses pendant cette absence où elle a été coupé du monde...peut être que beaucoup de choses ont changé..." C est de ma faute , j aurai du être plus attentive sur le chemin du retour, ne pas me tromper d entrée "se dit elle*
*pousse tout de même la porte de la taverne , ne commande rien pour le moment ...prend une gazette , s installe et la feuillette *
* apres avoir passé la soirée au comptoir a pi coller, cari voit la belle zoukette faire son entrée dans la taverne*
Amie du jour, bonjour que desires tu boire je te lot freux ... et puis il me semble qu'on n'a jamais disque u taillé ensemble ... Moi, c'est caribuzouk mais on m'appele cari, caribu, ou meme le boiteux (Pincemi) ...je sais je fais un peu peur au premier rat bord mais il ne faut pas me craindre, je suis une perle encore caché dans l'huitre
*passe, comme souvent, devant la taverne. Hésite. Fait demi-tour, regarde la porte... S'en va de nouveau plus loin.*
Et si j'entrais, pour une fois ?
*revient sur ses pas, prend son courage à deux mains et entre ENFIN !*
*lance un timide* Bonjour.
*Camilo erre dans les rues de Vlurxtrznbnaxl depuis quelques heures, les mains dans les poches. Au départ, il s'était mis en chemin pour trouver un travail... Seulement, à chaque fois qu'il approchait d'une entreprise, il pensait qu'elle habitait un patron et il reculait, en se disant qu'il attendrait encore un peu avant de postuler, car il n'avait aucune envie de le rencontrer. Quand il avait fait quelques pas, il repensait qu'il lui fallait trouver un travail, donc, il s'approchait d'une entreprise, pensait au patron et cætera.
Le jeune Bouzouk voulait entrer dans une coopérative depuis le début, cependant, il fallait écrire une lettre de motivation et le moins qu'on puisse dire, c'est que la motivation lui manquait.
Finalement, il entre dans la taverne, en se disant qu'une Bierrouïoli l'aidera peut-être à trouver un peu d'inspiration, ou qu'au moins, l'effort paraîtra plus facile après plusieurs Bierrouïoli...
Camilo s'assoit à une table en soupirant, retire sa capuche parce qu'il a déjà trop chaud. Il fouille dans sa poche, retirant Strul par Strul ce qu'il y trouve, les pose sur la table. Il essaie de compter, mais finalement, abandonne bien vite, parce qu'il se trompe à chaque fois, de toute façon...
Finalement, il se relève, fait un effort sur-Bouzouk pour se rendre devant le comptoir et demande d'une voix inarticulée :*
Une Bierrouïoli, s'vous plaît.
*Il sort finalement une feuille à moitié froissée, la pose devant lui. Il soupire encore, parce que vraiment, écrire, c'est trop compliqué...*
caCtus avait profité de cette belle journée pour balader un peu. Elle appréciait déambuler dans les rues de Vlurxtrznbnaxl, au hasard de ses rencontres. En cette veille d'ouverture de scrutins, elle avait fait un détour par la Grand-Place, où quelques bouzouks avaient décidé de prendre la parole. Alors que certains n'avaient de joli que la couleur de l'uniforme, d'autres proposaient un discours intéressant.
En début d'après-midi, elle s'était rendue au QG du MLB, où les révolutionnaires s'affairaient à terminer la préparation des affiches pour la campagne à venir. Elle avait filé un coup de main, discutant avec Zorba de la stratégie à suivre, acquiesçant devant les pouèmes d'Obey, ou souriant devant la volonté de fer de Sanzolove.
***
En fin de journée, elle se décide à prendre le chemin de la taverne. Quelques verres en compagnie de bouzouks de tous horizons sont aussi ressourçant qu'une soirée mousse au MLB.
Elle s'attend à croiser Pincemi, la jolie bouzoukette qui sait délier les langues. Certains disent d'elle qu'elle est la maîtresse du Struleone, d'autres la soupçonnent de s'être énamourée de TodZ, les plus futés se disent que, tant qu'ils ont droit à leur bisou quotidien, peu importent ses autres conquêtes supposées. Il est déjà arrivé à caCtus de discuter avec la blonde. Malgré son goût prononcé pour le champagne et son désintérêt total de la politique à Vlurxtrznbnaxl, la bouzoukette lui est sympathique.
Il y aura probablement le timide, souvent planqué derrière le dernier numéro de la gazette, ou un autre magazine, son casque sur les oreilles, jetant de temps en temps un oeil aux bouzoukettes qui s'aventurent à la taverne.
Et peut-être qu'elle croisera Bubool, le bouzouk bizarre qui lui avait tenu compagnie à l'asile. caCtus suppose que s'il en est sorti, c'est qu'ils l'ont soigné. Espérons-le...
caCtus pousse les portes de la taverne et se dirige vers le bar pour commander sa bierrouïoli. Un bouzouk est assis sur un des tabourets, le front plissé, les yeux rivés devant une feuille froissée. Sa trompe ne dit rien à caCtus, elle ne croit pas l'avoir déjà croisé.
Lâche-donc tes affaires et apprécie ta bierro, c'est pas tous les jours qu'on a une belle journée comme celle-ci, faut en profiter jusqu'au bout!
*Camilo sursaute, ne s'attendant pas du tout à ce qu'on lui adresse la parole. Bien qu'il n'ait encore rien écrit, il était plutôt absorbé par sa réflexion sur ce qu'il allait mettre dans la lettre de motivation. Bon, il hésitait déjà sur le premier mot, mais ça...
Le Bouzouk relève la tête et détaille son vis à vis d'un air absent. Il lui semble qu'elle lui dit quelque chose, mais il ne se souvient pas quoi... Pour ne pas avoir l'air idiot, il se dit qu'il ne va pas demander... Il boit une gorgée de bierro, puis se dit que quand même, ce n'est pas très poli de ne pas répondre, même s'il ne sait pas quoi dire*
Une belle journée ? Bof... La bierro, c'est pour me donner du courage, faut que j'écrive ma lettre de motivation. J'sais pas quoi mettre dedans, c'est un peu compliqué, j'ai pas réussi mes controuilles, vous voyez ? Mais bon, j'voudrais rentrer dans une coopérative, aux A.T.E.L.I.E.R.S, je pensais.
D'ailleurs, je pense que j'vais en prendre une deuxième, celle-ci m'a pas beaucoup inspiré... Vous en voulez une ?
*Discrètement, Camilo jette un oeil à ses Struls. Il espère qu'il en aura assez si la bouzoukette en face de lui lui dit qu'elle en veut.*
D'ailleurs, en échange de la bierro, s'il vous plaît, si vous savez bien écrire, vous pourriez me donner un coup de trompe ? J'vois bien ce que je veux mettre dedans, mais j'ai peur de pas bien le dire...
*Camilo baisse les yeux, un peu honteux. Il avale cul-sec le reste de sa bierro, puis repose le verre sur le comptoir, toujours sans regarder caCtus*
Une bierro? Un peu que j'en veux!
Tout en s'installant sur son tabouret, caCtus écoute d'une oreille le bouzouk commencer à lui raconter ses histoires de recherche d'emploi. La bouzoukette soupire, se disant qu'il ne fera qu'un exploité de plus au service d'un enstrulé. Mais alors qu'elle s'apprête à dire tout son dégoût du patronat, elle entend son interlocuteur parler des coopératives. Elle tourne la tête vers Camilo, les yeux plein d'espoir.
*Pour une fois, un bouzouk à la taverne qui finira pas fatigué par mes râleries!*
Les A.T.E.L.I.E.R.S tu dis? Tu pouvais pas mieux tomber : j'y travaille!
Tiens, ça me fait penser, j'me suis pas présentée.
*La poulitesse et moi, ça fait deux...*
Moi, c'est caCtus! Et tu peux me tutoyer, pas de manières avec moi.
Tu cherches à candidater aux coopératives, tu m'dis? En voilà une idée qu'elle est bonne! Alors, c'est quoi ton truc, à toi? Déçu par un patron véreux? Lassé de croiser des dizaines de collègues sans réussir à te souvenir du nom de chacun?
Attend... T'es pô un envoyé du Club des Bonnes Moeurs au moins, hein?
*Lui saute pas dessus comme ça, t'vas lui faire peur!*
*Camilo s'apprête à commander les deux bierro quand caCtus termine sa dernière phrase.*
Non, non, je suis pas du tout du Club des Bonnes Moeurs, t'inquiète pas.
*Il se tourne du côté du comptoir, pour commander les bierro. Il prend la première, la mets devant caCtus, puis sans attendre, commence la sienne. Il profite du temps où il boit pour formuler une réponse dans sa tête, ce qui n'est pas facile. Pourquoi les coopératives ? *
Disons que... Tout c'que tu m'dis, c'est les bonnes raisons. Mais c'est mon premier emploi que je cherche. Je sors juste de l'école, là... 'Fin, ils viennent juste de me mettre dehors, quoi ! Depuis toujours, j'pense que la Révolution, y a qu'ça de vrai ! Alors je pense que la coopérative, bah, c'est l'endroit qu'il me faut.
*Il marque une pause, puis regarde désespérément son papier vide.*
Enfin, quand j'aurais trouvé quoi écrire là-dessus...
*Il hésite quelques secondes, puis reprend, un peu plus discrètement :*
Dis, tu crois que j'devrais aussi faire une lettre pour adhérer au MLB ?
**Sur le chemin du retour vers le canap' de TodZ, où elle est bien décidée à crêcher, et d'où elle est sortie juste pour publier le magazine, Pincemi fait un crochet à la taverne.**
Une petite coupette, vite fait...
**Elle entre, va bisouter melon, qu'a pas l'air dans son assiette. Elle regarde la salle, salue zoukielle**
Tiens des nouvelles trompes !
**Elle salue Obscura, qui a pas l'air très à l'aise. Elle fait un signe à caCtus en grande conversation avec un nouvel arrivant, mais ne veut pas déranger.Elle avale sa coupette, embarque la teillebou et repart discrétos planquer chez TodZ**
*Voit Pincemi passé en coup de vent, elle semble contrariée, triste...se demande ce qu'elle a, repond à son salut et saisit le magazine qu'elle a amené...Lui dit "merci" mais Pincemi a deja pris la poudre d'escampette, va vers le bar *
Melon, tu peux me donner une petite coupe , je vais la déguster en lisant mon ti magazine.
*prend la coupette que lui tend Melon et va se réinstaller pour lire Blonde à La Page*
La trompe écrasé sur la table de la taverne !
Nom d'un pioupiouk empaillé ! Qu'est ce que je fait encore ici ?
Se redresse avant de reprendre ses esprits...
Heu...hum ! Une bierro me fera sans doute le plus grand bien
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